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DANS LES ACCIDENTS DE MINES.
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DU RÔLE DES POUSSIÈRES DE HOUILLE
mais très vraisemblablement une lampe a feu nu a allumé
un amas de mélange explosif qui existait en un point quelconque.
On n'avait pas vu de grisou dans les chantiers une heure avant l'accident, niais on en avait vu à plusieurs reprises les jours précédents et l'on en vit encore le lendemain.Trois
jours plus tard deux chantiers se remplirent de grisou jusqu'au niveau à la suite d'un éboulement du toit. La ventilation de la mine était naturelle ; le bout de galerie, point de départ de l'explosion, était aéré seulement par diffusion sur 5o mètres de longueur. Les ouvriers avaient
des lampes de sûreté pour faire la visite de leur chantier avant d'y rentrer, et y travaillaient ensuite à feu nu. La houille qui donnait à la distillation 3o p. ioo de matières volatiles devait former des poussières facilement inflammables.
Cet accident a été attribué pour la majeure partie aux poussières à cause de la formation de croûtes de coke, de la faiblesse de l'explosion et de l'absence de grisou reconnue une heure avant l'explosion. La formation des croûtes de coke prouve simplement, comme nous l'avons fait remarquer plus haut, qu'il y a eu une combustion vive, mais ne peut apprendre en aucune façon si ce sont les poussières ou le grisou qui ont provoqué l'explosion. L'absence de grisou avant l'accident, si elle a été bien sérieusement constatée ne prouve pas que plus tard il n'y en ait pas eu. La région était grisouteuse, mal ventilée, par conséquent, les éboulements situés en amont de la galerie devaient être plus ou moins remplis de gaz. Une venue subite de grisou a pu se produire comme cela est arrivé trois jours plus tard. Le témoignage d'un des ouvriers
retirés vivants qui a vu la flamme passer sur sa tête ne s'accorde pas avec une combustion de poussières qui au-
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rait donné les effets calorifiques les plus intenses au voisinage du sol.
Il faut remarquer d'ailleurs que l'absence ou la faiblesse de l'explosion est bien un caractère commun à tous les accidents dus à une combustion de poussières, mais que la réciproque n'est pas vraie. Le grisou lui aussi peut brûler sans donner d'explosion. Une combustion est explosive quand ['inflammation se propage dans toute la masse avec une vitesse suffisante. Nous avons reconnu par de nombreuses expériences de laboratoire que la vitesse de propagation de la flamme dans les mélanges de grisou et d'air peut varier d'un décimètre à une centaine de mètres par seconde. Ces différences tiennent principalement à l'agitation du mélange gazeux pendant la combustion. La combustion du grisou sera donc explosive ou non suivant les circonstances. Une expérience très simple met
bien nettement un fait en évidence. Un tube en verre de 2 mètres de longueur et 3 centimètres de diamètre, fermé à une de ses extrémités est rempli d'un mélange explosif de grisou. En mettant le feu à l'extrémité ouverte on voit la flamme avancer lentemeift dans le tube, elle met environ 3 secondes à le parcourir clans toute sa longueur, il n'y a pas d'explosion. En l'enflammant au contraire à l'extrémité fermée par une étincelle électrique la flamme traverse tout le tube en un temps inappréciable à l'oeil et in-
férieur à un dixième de seconde; il se produit une violente explosion comparable à un coup de fusil. Si donc dans une galerie en cul-de-sac remplie de grisou, un ouvrier arrive avec une lampe à feu nu et par conséquent allume le gaz à l'extrémité libre, il n'y aura pas d'explosion.
Si, au contraire, un ouvrier ayant pénétré au fond de la galerie avec die lampe de sûreté vient à ouvrir celle-ci, il se produira une explosion extrêmement violente. On voit ainsi que l'absence d'explosion est un caractère négatif qui ne peut rien apprendre.