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DU RÔLE DES POUSSIÈRES DE IIOUILLE DANS LES ACCIDENTS DE MINES.
Seaham, Durham (8 septembre 1880) (* ).
L'accident s'est produit dans la couche principale exploitée à Seaham à la profondeur de 466 mètres. Des 169 ouvriers travaillant dans cette veine au moment de l'explosion, cinq seulement ont pu être sauvés. Parmi les 164 morts, trois paraissent avoir succombé à des brûlures, une dizaine à des fractures ; enfin, 15o, c'est-à-dire la presque totalité, furent simplement asphyxiés ; beaucoup d'ouvriers ont encore vécu plusieurs heures après l'accident, comme le prouvent les inscriptions à la craie que
l'on a retrouvées. Les traces les plus considérables de l'explosion ont été trouvées dans les galeries d'entrée d'air et au voisinage des puits, c'est-à-dire très loin de tous les chantiers. On n'a trouvé nulle part de croûtes de coke après l'accident. La couche exploitée était peu grisouteuse et la surveillance était exercée avec beaucoup de soin. Pourtant une explosion de grisou s'était déjà produite en 1871 et avait fait vingt et une victimes. L'étendue des travaux était très considérable ; les quartiers en activité occupaient une surface de 250 hectares et les vieux travaux abandonnés une surface de 6o o hectares. La plupart des galeries d'aérage avaient de 2,000 à 5, 000 mètres de longueur.Comme dans presque toutes les mines anglaises,
les puits étaient voisins les uns des autres, et les courants d'aérage se croisaient fréquemment en passant à travers des coffres en bois ou en briques très peu résistants. Il y
avait huit croisements de ce genre dans un rayon de 2 0 0 mètres autour des puits. L'explosion détruisit tous ces croisements, et l'aérage fut instantanément arrêté dans toute la mine. Le nombre considérable d'hommes tués dans cet accident, ainsi que dans la plupart des grands accidents d'Angleterre, tient, comme l'a fait remarquer M. Aguillon, (*) Annales des mines, 1880.
Mémoire de M. Aguillon.
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à cette organisation absolument défectueuse de l'aérage. C'est là, d'une façon certaine, la cause principale à laquelle on attribua le nombre si élevé des victimes dans cet accident; quant à la cause accidentelle de l'explosion qui a amené la rupture des coffres qui assuraient la distribution de l'air, elle est restée complètement inconnue. L'enquête ouverte au sujet de l'accident n'est pas arrivée à élucider ce point. Il y eut trois enquêtes faites parallèlement par les inspecteurs du gouvernement, les directeurs des mines du district et les ouvriers. Deux d'entre elles attribuèrent l'accident au grisou, mais en placèrent l'origine en des points très différents ; la troisième l'attribua aux poussières.
La raison qui conduirait à admettre l'intervention des poussières est la difficulté d'expliquer la présence du grisou dans les galeries d'entrée d'air; mais l'absence de croûtes de coke paraît démontrer la fausseté de cette hypothèse. Du reste, d'après les expériences de M. Abel, les poussières de Seaham mêlées à l'air seul sont incombustibles ; pour qu'elles deviennent combustibles, il faut, suivant le savant professeur, que le mélange contienne une proportion de grisou égale aux 70 p. 100 de la quantité qui donnerait avec l'air seul un mélange combustible. Or il est aussi difficile d'expliquer la présence, dans la galerie d'entrée d'air, de cette quantité de grisou, que d'une quantité un peu plus considérable. Il ne serait pas impossible, cependant, que les poussières remises au professeur Abel fussent les moins combustibles de la mine de Seaham. Nous savons, en effet, de source certaine que certains charbons de cette mine rendent à la distillation, plus de 3o p. moo de matières volatiles. Ils doivent donc vraisemblablement, comme nous le montrerons plus loin par nos expériences, donner des poussières combustibles. Dans ces conditions, la conclusion la plus sage à tirer de cet accident est cette formule du jury anglais qui déclare dans son verdict : « Que les ouvriers, Tome I, 1882.
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