Annales des Mines (1882, série 8, volume 1) [Image 31]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

DANS LES ACCIDENTS DE MINES.

44

45

DU RÔLE DES POUSSIÈRES DE DOUILLE

Dans les circonstances les plus favorables il se produisit une flamme de io mètres de haut sur io mètres de large,

très brillante et rayonnant une très grande quantité de chaleur. D'autres poussières donnèrent une flamme de 2 mètres de haut seulement, très sombre et peu chaude.

s

Inflammation des poussières

par un coup de mine.

riences portèrent sur dix échantillons de poussière de

Cet ingénieur entreprit, à la suite de l'accident de Campagnac relaté plus haut, des expériences de laboratoire pour vérifier l'inflammabilité des poussières de houille par un coup de mine. Il prit pour représenter la galerie de mine un tube en verre de 2 mètres de long et om,o55 de diamètre, et pour représenter le coup de mine un chalumeau à gaz dont on pouvait à un moment donné lancer le dard suivant l'axe du tube. La poussière de charbon employée fut recueillie dans la mine ; elle donnait à la calcination 55 p. loo de matières volatiles et 25 p. Io° de cendres. Le charbon trié rendait

Seaham donnant à la distillation de 15 à 22 p. 100 de matières volatiles; elles furent faites dans un appareil tout à fait analogue à celui de M. Galloway. Les résultats furent absolument négatifs ; aucun mélange de poussière et d'air

forte proportion de matière terreuse. Pour faire l'expérience on étendait d'un bout à l'autre

D'autres poussières enfin ne brûlèrent pas du tout et éteignirent le foyer en tombant dessus. Les différences que présentent les poussières de houille suivant leur nature expliquent sans doute l'insuccès des expériences de M. Galloway.

Ce savant Expériences de M. le professeur Abel (*). fut chargé à la suite du récent accident de Seaharn de faire

des expériences sur les poussières afin de déterminer le rôle qu'elles avaient pu jouer dans cet accident. Ces expé-

ne put être enflammé ni par une lampe à feu nu, ni par un bec de gaz. Ces expériences répétées sur des poussières provenant de la mine de Leycett donnèrent encore les mêmes résultats. Conclusion. Il résulterait de ces expériences Que les

poussières sont difficilement inflammables, puisqu'un seul expérimentateur a réussi à les faire brûler. Cela provient, comme nous le montrerons plus loin, que, parmi toutes les variétés de houille, quelques-unes seulement donnent des poussières inflammables. Rapport (*) Enquête officielle sur l'accident de Seaham. 188i. s., t. XX, 1881. de M. le professeur Abel. Annales des mines,

Expériences de M. Vital (*).

44 p. ioo de matières volatiles et 2 p. ioo de cendres. Les poussières expérimentées étaient donc mêlées d'une

du tube une couche mince de poussière, puis on présentait pendant une' seconde l'ouverture du tube au cha-

lumeau à gaz. Une grande flamme rouge se produisait à l'intérieur sur une longueur plus ou moins considérable. Dans les conditions les plus favorables, cette flamme eut

im,8o de long, mais elle ne sortit jamais du tube. La

flamme du chalumeau était bleue, à peine visible, et son cône intérieur n'avait que 5 centimètres de longueur. Cette expérience montre qu'il y a eu combustion d'une quantité très notable de poussière, mais cette inflammation ne s'est pas propagée indéfiniment, bien qu'il y eût encore de la poussière non brûlée. Ce résultat est d'accord avec (*) Annales des mines, 7° s., t. VII, 18;5. Mémoire de M. Vital. Industrie minérale, 1875, p. 175.