Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
16
MÉMOIRE SUR LA FORMATION
DE LA HOUILLE.
4
117
La désintégration végétale avait lieu rapidement, pour la plus grande partie à l'air, et était complétée par la macération dans des marécages avant transport.
longue macération ; les Aulacopteris sont brisés d'une manière trop nette pour que cela ne se soit pas passé après
L'état constant des tiges réduites à l'écorce est pour M. Gceppert une raison de croire qu'elles ont subi longtemps l'action désorganisatrice de l'air. La proportion de fusain indique, pour M. Dawson, la part de l'action de l'air
On voit très bien que les empreintes fragmentaires
dans la désorganisation des tiges. La plus grande partie du bois fossile n'étant pas en effet conservée, comme celui qui tombe à l'eau, on peut supposer avec beaucoup de vraisem. blance que les végétaux se désintégraient sur tige jusqu'à leur chute par vétusté, comme l'indiqueraient les Dadoxylon renversés sur place dans les couches houillères. Les faisceaux vasculaires des Caulopteris sont en effet préservés d'une manière analogue à ceux des fougères qui se désorganisent à l'air. A l'air, la désorganisation des tiges devait marcher très vite, activée qu'elle était, comme dans les pays chauds, par l'action combinée de l'air et de l'eau, les deux agents principaux de destruction des matières végétales. Il est probable que, sous le rapport de la rapidité, il en était comme près des rivages de la mer Caribbeau ou dans la Jamaïque, où, au dire de Hawkskaw, Buckland, dela Bèche, Schomburgh,
les tiges de dicotylédones perdent leur contenu ligneux
dans l'espace de quelques mois. Cela n'empêche pas que la macération n'ait contribué largement à désorganiser les plantes : elle a pu réduire les arbres à leur écorce comme les souches en place de Sigillaires; elle seule explique le détachement des cuticules et
les téguments libres ; c'est évidemment elle qui a disjoint les couches corticales et désarticulé les tiges noueuses. La mutilation des frondes de fougère a même exigé une
désorganisation interne et pourriture, car, avant, un très grand effort aurait été nécessaire pour les rompre, et rien n'indique le secours d'une action violente.
étaient détrempées lorsqu'elles ont été amenées dans le lagunes carbonifères. Cela ne fait pas de doute pour le plaques corticales dont nous avons parlé ; une longue macération les a rendues cassantes comme les écorces des arbres au plus profond des marais, et le transport a arrondi les angles des fragments. Toutefois, comme les feuilles et tiges séparées des Sigillaires, les pennes, pinnules et rachis de plusieurs sortes de fougères, les filandres et écorces d' Aulacopteris, gisent souvent à côté ou à proximité, une partie des effets de la macération s'est seulement produite lorsque les débris entraînés flottaient ou jonchaient déjà le sol de dépôt, avant d'être recouverts par le limon. g
La détrition et quasi-dissolution des débris végétaux étaient parfois poussées très loin au pied des forêts humides et au fond des ma-
récages avant le transport dans les bassins de dépôt. Les parcelles et particules végétales, communes et très abondantes, formant une partie importante des débris végétaux, proviennent visiblement de leur désagrégation et pourriture humide avant le transport par les eaux, avec ou sans les fragments d'écorce et grains de houille dont nous venons de parler. On avait induit des empreintes hachées et brouillées près desquelles on en trouve de bien conservées, que les premières ont été charriées de loin. Il n'est pas besoin de recourir à cet expédient : les débris