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MEMOIRE SUR L A FORMATION
tation cryptogamique quelconque qui auraient fait se détruire la matière végétale dans l'eau, aussi bien que dans l'air. Ce qui a fait supposer le contraire à M. Van Tieghem (*),
le mode de conservation des épidermes et faisceaux vasculaires des racines jeunes dans les quartz de Granci'Croix, se voit dans tous les marais tourbeux. On ne découvre pas, du reste, dans nos préparations microscopiques, le moindre indice de la présence des Amylobacter qui ne doivent pas pouvoir vivre dans des eaux chargées d'acide ulmique, comme l'étaient celles des marais houillers, de même que celles des tourbières actuelles.
Ce que l'on peut conjecturer du milieu où se désagrégeaient les plantes après leur mort, et des influences qui en bâtaient la décomposition.
Voyons si nous pouvons déterminer les influences de milieu qui ont produit la désagrégation et la désorganisation des plantes houillères. Nous démontrerons plus loin que les forêts carbonifères étaient exclusivement marécageuses et aquatiques. Rappelons que la plupart des tiges du terrain houiller avaient une texture lâche comme celle des arbres des marais des pays chauds, dont les tissus n'ont souvent pas plus de consistance que la moelle de sureau (Bombax, légumineuses
arborescentes), et que les arbres solides étaient au plus haut point médulleux, ce qui est le double cachet d'une végétation non moins rapide que luxuriante ; le grand dé-. veloppement foliaire des Cordees à tissu lacuneux entre les nervures, causé par une forte absorption d'eau sous une température élevée, les Névroptéridées à frondaison gigantesque, la prépondérance sur les frondes des stipes, (*) Comptes rendus, 1879, décembre, 1102.
DE LA HOUILLE.
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gros comme le bras, des fougères herbacées, très élevées sur hampe, tout témoigne d'une végétation exubérante telle qu'aucune de celles existantes ne paraît donner de sa vigueur qu'une image affaiblie. Les Calamites, dont le cylindre fibro-vasculaire restait compris entre deux épidermes rapprochés très minces, devaient se développer en quelque sorte à vue d'oeil. Et par des rhizomes beaucoup de plantes se répandaient avec une rapidité qui tenait du prodige.
Or, on a remarqué que la décrépitude et la mort s'attaquent de bonne heure aux arbres qui grandissent vite dans les marais boisés, sous un haut climat, et qui ont un bois léger comme c'est le cas de la plupart des tiges du terrain houiller, lesquelles ne paraissent pas avoir en effet vécu longtemps, même celles de nature ligneuse, qui sont restées généralement au-dessous de la grosseur moyenne, car dans le coeur de ces arbres, je n'ai jamais vu de ces cavités qui aujourd'hui résultent de la désorganisation interne du bois
mort, le premier formé, durant la longue vie des gros arbres.
Cela se passait sous une lumière qui n'était peut-être pas très vive puisqu'elle n'a pas contrarié la grande élongation des tiges droites serrées sans branches, et des stipes,
mais elle devait être énergique pour avoir carburé les écorces au point que celles-ci ne se sont presque pas réduites par la conversion en houille, et les avoir rendues si imputrescibles qu'elles ont résisté à l'action désorganisatrice du bois à l'air et des autres tissus dans l'eau. Il n'y a qu'une forte action lumineuse qui puisse expliquer que des végétaux, comme le Lepidodendron rhodurnnense, aient pu avoir un tissu lacuneux comme celui des Joncées entre le bois et une écorce extrêmement dense, et que les plantes d'eau aient pu se revêtir de téguments ayant résisté à toute cause de destruction. Une grande humidité, en arrêtant la transpiration, laissait à la chaleur le pouvoir d'augmenter le développement