Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
172
MÉMOIRE SUR LA FORMATION
comme les Aulacopteris, mais charbonneux et d'aspect ligneux comme les Calamites cruciatus, ne présentant cependant que des indices imparfaits d'articulations, mais portant en quelques endroits un peu déviés des insertions de tiges calamitoïdes. On trouve dans les schistes diverses racines qui paraissent avoir eu le rôle de répandre d'autres végétaux. Je suis en outre de plus en plus porté à croire que les Syringodendron (*) et peut-être même les Calamites sont les parties submergées, à organes latents, de tiges dont la partie aérienne seule portait les feuilles. En sorte que les parties à organes latents étant abondamment répandues, on pourrait croire que les végétaux houillers pouvaient croître le pied clans une eau assez profonde. Tout se réunit donc pour établir que les forêts carboni-
fères s'étendaient sur de vastes terres plates, marécageuses confinant à des terres sèches peu ou point boisées. La grande humidité atmosphérique seule pouvait permettre aux plantes de s'installer sur quelques points élevés, là où il leur était possible de produire un fond humide. Les marécages fournissaient abondamment la matière à houille, et les collines nues les détritus minéraux des roches.
Nous verrons dans un autre mémoire comment cette double circonstance a présidé à la formation du terrain houiller.
Mais pour savoir ce qu'il faudra entendre des radicules qui sont si communes et si répandues dans nos terrains houillers, je dois rechercher si elles n'indiquent pas le plus souvent des plantes aquatiques. Les radicules rameuses comme celles que je représente fig. 4, Pl. III, ne se réunissent pas en faisceau comme celles (*) Les troncs en effet qui ont, suivant toute apparence, poussé dans la roche, ne présentent aucun appendice en regard des marques cicatricielles.
DE LA HOUILLE.
173
a de la fig. 6; elles sont presque uniformément répandues, et traversant le plus souvent des roches qui, au lieu d'avoir pu
émerger, paraissent au contraire s'être formées et avoir toujours été maintenues en eau profonde, j'ai lieu de croire qu'elles appartiennent à des plantes réellement aquatiques. Dans l'Oural où, à-part les Stigmaria, je n'ai pas pu découvrir une seule souche en place, j'ai, par contre, vu à Lounievka des espèces de quartzites en bancs réguliers,
en quelque façon pénétrés, uniformément, de radicules simples indépendantes (fig. 5, Pl. III) sur de telles étendues,
que je ne puis pas imaginer qu'elles puissent représenter autre chose que des plantes aquatiques entièrement submergées, mais dont il ne m'a pas été possible de découvrir la partie située hors du sol de fixation.
Les forêts fossiles étant incomplètes, clairsemées et discontinues dans les aires de dépôt, ne sont que l'e%tension affaiblie des forêts carbonifères. J'ai dit ailleurs que les forêts fossiles ne sont que l'extension clairsemée des forêts carbonifères; beaucoup de
genres et d'espèces ne s'y sont pas encore rencontrés
elles ne sont d'ailleurs formées que de quelques individus, si bien qu'en dehors de la forêt fossile de Neunkirchen (près Sarrebruck), on convient qu'il n'y a pas trace de véritables forêts dans les terrains houillers du Nord. Lorsque, chez nous, on peut suivre l'horizon d'une forêt fossile, on voit que celle-ci n'existe que par places. Il n'y a aucune proportion entre la masse énorme de débris végétaux apportés et déposés avec les sédiments et le nombre infime des troncs debout et des souches en place à Saint-Etienne, entre les premiers et les derniers, le rap-
port dépasse ;.i.000. Dans le culm du Roannais, n'ayant Vu que quelques racines implantées dans les schistes de