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141ÉMOIRE SUR LA FORMATION
DE LA HOUILLE.
On ne remarque aucune trace de destruction violente
dans ce qui reste des forêts fossiles; tout annonce
au
contraire une clétrition rapide des arbres morts que rompaient ensuite facilement les cours d'eau ordinaires, car
des tiges étaient brisées à côté d'autres qui végétaient encore.
Cependant, de beaucoup d'arbres dont les tiges ont été emportées, il ne reste que les racines. Il semblerait que, celles-ci n'ayant pas empêché le sol d'être enlevé par les eaux, il y ait eu des remaniements qui auraient exigé un grand mouvement d'eau pour faire table rase des forêts fossiles. Mais la plupart des arbres étaient en quelque
sorte portés par leurs racines, et la partie de celles-ci située hors du sol était détruite et emportée avec les tiges.
Comme il y a des souches jeunes à côté de vieilles, la végétation a péri par accident, non par une de ces inondations durables qui tuent les arbres de terre sèche, non plus que par les eaux courantes qui font mourir les plantes d'eau tranquille, mais par un phénomène que nous aurions grand avantage à connaître. Les arbres des forêts fossiles étant habitués à vivre leur pied dans l'eau, il est impossible de croire avec M. Dawson que les troncs en place
sont les restes de marécages dont les tiges seraient mortes à la suite de l'envahissement par l'eau. Les arbres occupant les aires de dépôt pourraient bien avoir été arrêtés dans leur croissance par la submersion qui fait périr tous les arbres et n'en laisse que la souche, ou même seulement par une augmentation de la tranche d'eau qui tue les tiges dans les lacs marécageux, les
casse souvent au niveau de l'eau et en creuse le tronc qui se remplit de débris organiques. Je crois que telle est la cause de la mort de la plupart des arbres dont les souches nous ont été conservées par l'enfoncement progressif du sol et l'apport des sédiments.
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Ce phénomène et celui de dérasement. qui lui paraît
souvent connexe, ont été répétés un grand nombre de fois pendant la formation du bassin de la Loire. En tout cas on peut croire que les circonstances qui ont permis à la végétation de prendre pied dans les dépôts houillers, n'étaient pas longtemps persistantes, elles étaient interrompues par des haussements d'eau qui ont fait périr
les arbres et des mouvements d'eau qui ont dérasé les forêts fossiles. Nous verrons, dans un autre mémoire, les relations qu'ont eues ces deux phénomènes avec la formation de la houille et des roches. Souches au mur des couches de houille. Nous avons
assez parlé ailleurs de l'unclerclay à Stigma ria, et plus haut de ces rhizomes dont la signification est toute autre que celle qu'on leur avait donnée. A Saint-Etienne, ils sont rares au mur des couches de houille ; avec eux ou sans eux se rencontrent non rarement des Sligmariopsis et
Pododendron. La fig. 8, PI. I, est destinée à monter une forêt fossile à la sole de la couche de la Grille-Nord : des Stigmaria fico'ides courent entre gore et mannifer parallèlement au plancher de la couche dont ils se tiennent à distance de on',3o; ils sont remplis de grès fin, ce qui indique que la partie centrale a été brisée et le dedans des rhizomes dissous, puis envahi par du sable avant le dépôt de la couche de houille;
autour des branches principales et auprès de
leur point de départ, le schiste est argileux ; des Sligmariopsis xgualis remplis de grès fin traversent du gore et du mannifer très dur ; les racines de Cordaïtes ne se réunissent pas en haut, où elles sont arrêtées par des plaques schisteuses situées immédiatement au- dessous d'un lit de moure où l'on fait le havage de la couche ; la sole est d'ailleurs plane et glissante. Les racines en place dans le mur des couches sont parfois séparées de celles-ci par un banc dépourvu de ra-
tines; telle est la couche du Sagnat, qui repose souvent sur
une fausse sole ou schiste charbonneux argileux (fig. 7 ,Pl. III). Tome I, 1882. 12