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MÉMOIRE SUR LA FORMATION
La houille en usasse a foré une pâte homogène et est restée souple plus longtemps que les roches. En raison de la loi physique qu'un corps, en passant de r état mou à l'état solide, prend corps à cassures conchoïdes, on peut admettre que la houille porte en elle la preuve que la matière combustible a été pâteuse, ses cassures, indiquées ci-avant, étant celles d'une masse homogène. Toutefois, la substance végétale n'a pas éprouvé une fusion complète, et, contrairement à une assertion de M. Goeppert, elle ne s'est pas trouvée dans un état de dissolution plus avancée que le lignite ordinaire. Elle est restée longtemps souple, jusqu'après solidification des roches, car on la trouve non brisée dans des terrains glissés et déchirés ; elle était peut-être encore flexible à Saint-Étienne lors du soulèvement du Pilat, à la fin de la
période jurassique. Ce n'est pas à dire qu'elle fût molle, elle a toujours été plus consistante que certaines roches ensaissantes argileuses ondulées.
Et, même encore aujourd'hui, sous des exploitations,
elle est capable de s'infléchir un peu sans se briser, avant qu'elle ait perdu toute son eau de carrière.
DE LA ROUILLE.
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du lignite de Saint-André-le-Gaz, à cassure terne, fibreuse, arrachée, lequel, après exposition à l'air, devient compact à cassure brillante, la structure discernable auparavant dis-
paraissant dans une masse homogène résiniforme. Il y a longtemps que j'ai constaté le même fait sur du bois pourri trouvé au toit de grès sableux non agglutiné de la veine de lignite de Ratassière (Isère) ; un fragment de ce bois, couleur marron, qui m'avait été remis humide, tendre et terne, à cassure ligneuse, est devenu, après dessiccation à l'air, cassant et brillant comme du lignite piciforme. J'ajouterai que les produits ulmiques de la tourbe faite, en se desséchant, durcissent et prennent une cassure résinoïde. Comme la houille renferme peu d'eau, on pourrait croire
qu'elle a été soumise à une certaine température souterraine; mais celle-ci n'a pu être élevée. Comme les roches, la houille, en perdant l'eau de carrière qui ne se remplace pas, s'est durcie. Mais cela a dû être très lent, extrêmement lent, les anthracites n'ayant pas des fissures de retrait plus grandes que la houille. Et cet effet n'a pas eu pour cause l'intervention accidentelle de l'eau chaude, car celle-ci aurait déterminé des crevasses de retrait notables, comme dans le stipite de Gouhenans où elle a amené le plâtre et la pyrite qui remplissent US crevasses perpendiculaires à la stratification.
La conversion en lboraale a fini par la dessiccation.
La houillification, ayant procédé par voie de pourriture
humide, a fini par la dessiccation , et une dessiccation presque
complète, à laquelle est loin d'être parvenu le lignite récent. C'est seulement après dessiccation que la houille a eu son aspect piciforme actuel. Il en a été d'elle sans doute comme
On peut présumer de tout cela que l'anthracite ne provient pas d'une houille tout à coup soumise à une certaine température qui l'aurait crevassée. C'est le produit final d'une conversion qui s'est opérée dans des circonstances particulières dès l'origine. La cause de la dessiccation n'est peut-être pas bien difficile à deviner ; elle s'est peut-être tout simplement opé-
rée par séparation naturelle de l'eau des parties charbonneuses qui prenaient corps en se transformant. Mais la houille est-elle fixe, ou continue-t- elle encore à éprouver des changements, comme le croient plusieurs