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EXPLORATION DES GÎTES DE COMBUSTIRLES
s iii.
ET DES GÎTES MÉTALLIFÈRES DE L'INDO-CHINE.
Uesuterté dan voyage.
Partis de Paris le 2 8 octobre, nous sommes arrivés le 29 novembre à Saïgon. Après quelques jours consacrés à l'organisation de notre expédition, nous sommes partis dès le 5 décembre sur l'aviso l'Antilope pour Hué, où nous devions recevoir du ministre des :affaires étrangères de roi Tu-Duc les passeports et les guides nécessaires pour circuler sans entraves dans le pays d'Annam. En route, nous .faisons une courte excursion géologique
dans la baie de Qui-N'hône où, grâce à l'obligeance de notre consul, M. de Verneville, qui organise rapidement une petite caravane, nous pouvons visiter les collines qui encadrent la baie au Nord-Ouest, et nous constatons qu'elles sont formées de grès et de quartzites avec minerais de fer redressés parallèlement à la côte, avec un faible plongement vers l'intérieur du pays. Ces grès, que nous avons été ultérieurement conduits .à rattacher au terrain dévonien, sont recouverts par un manteau irrégulier de formation récente et d'une constitution caractéristique. Ce sont des blocs plus ou moins roulés de minerais de fer .et de grès
quartzo-ferrugineux empâtés dans une argile rougeâtre. On a donné à ce mélange, dont on utilise les éléments solides en Cochinchine pour l'empierrement des routes, le
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mandant en second de l'Antilope.qui veut bien nous accompagner à Hué. C'est, en effet, de cette baie que part le seul chemin praticable en toute saison conduisant de la côte à la capitale de l'Annam, car une barre redoutable interdit, pendant dix mois de l'année, à tous les navires l'entrée du grand
fleuve sur les bords duquel s'étale l'immense agglomération de cases terminée par l'importante et mystérieuse forteresse qui forme la résidence du roi Tu-Duc, et dont nul Européen n'a encore franchi l'enceinte quadrangulaire, bâtie au siècle dernier par le colonel 011ivier pour l'empereur Gia-Long.
Aussi, sommes-nous obligés de suivre la petite chaîne granitique de la côte et nous arrivons, après une marche de cinq heures, au mouillage de Te-Yen, où la mousson empêchait de faire pénétrer même un canot et d'où. nous repartons, à la nuit tombante, dans une petite barque pour remonter la lagune de Pho-Nang. Nous perdons au moins trois heures à attendre, chez le mandarin de ce village,
l'arrivée d'un sampan couvert où nous serons un peu abrités de la pluie qui tombe à torrents. Enfin nous parlons vers onze heures du soir et le lendernain, à une heure de l'après-midi, après une navigation qui nous semble interminable à travers les canaux et les lagunes qui relient
Hué à Te-Yen, nous débarquons devant la légation de
il forme le sol. Une course sur la plage nous permet de constater dans les galets du rivage une belle série d'échan.
France, en face de l'impénétrable forteresse annamite. 11 avait plu toute la nuit et, pendant les vingt-quatre heures qu'avait duré notre voyage, il était tombé 184 millim. d'eau (*). Reçus d'une façon cordiale et charmante à Hué
tillons de roches granitiques (granites, pegmatites et gra-
par le Chargé d'affaires M. Rheinart, et par le docteur Philip,
enfin un
attaché à la légation, nous visitons pendant le reste de la journée la ville et ses environs.
nom de Bien-Boet, d'après la province cochinchinoise dont
nulites), des quartzites et des schistes siliceux, spécimen isolé de basalte.
Dans la nuit, l'Antilope lève l'ancre et nous conduit le lendemain matin dans le vaste cirque de granites à gros éléments qui entourent la baie de Chou-May, où nous débarquons avec M. Fargues, lieutenant de vaisseau, com-
(*) Cette quantité énorme d'eau est loin d'être un maximum. Une lettre récente de M. le Dr Philip nous apprend que, pendant
le mois de septembre 1882, la hauteur d'eau tombée à Hué a atteint 1"`,50, dont 0'493 pour la seule journée du 7 septembre.