Annales des Mines (1883, série 8, volume 3) [Image 36]

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SUR LES LAMPES DE SURETE.

SUR LES LAMPES DE SURETE.

Encore la comparaison pèche-t-elle par un point, car dans cette espèce de jeu de hasard la probabilité peut être faussée par une cause d'erreur constante, comme le serait une manoeuvre inconsciente de l'ouvrier arrêtant toujours la lampe, par exemple, dans un endroit de la cloche où le mélange serait toujours peu explosif. Lorsqu'on a constaté, au cours des expériences ainsi conduites, que la flamme sort de la lampe, on peut affirmer la possibilité du phénomène; mais un nombre même très grand d'expériences négatives laisse toujours quelque doute sur la question de savoir si la projection de la flamme hors de la lampe est

A cet effet nous supprimons la mèche dont la combustion est un élément de sécurité, mais un élément variable puisqu'il change avec la hauteur de la flamme. Nous la remplaçons par deux fils métalliques placés en regard et entre les extrémités recourbées desquels on peut faire

réellement impossible.

Appareil employé par les auteurs de ce mé-

moire.

Lorsque M. Marsaut eut bien voulu nous com-

muniquer les résultats de ses premières expériences et nous prier de les répéter, nous ne pûmes .avec notre gaz d'éclairage parisien reproduire tous les faits qu'il avait observés, ,bien que M. Marsaut lui-même ait eu l'obligeance

de diriger nos premiers essais. Nous n'avions d'ailleurs pas le moyen de faire des milliers d'observations en quelque sorte automatiques. Nous songeâmes alors à modifier le procédé d'expérimentation. Nous ne cherchâmes plus à nous placer dans des conditions analogues à celles de la pratique, mais nous nous attachâmes à réaliser les conditions suivantes Rendre les expériences aussi comparables que pos-

sible; 20 Aggraver toutes les causes de danger qui peuvent se rencontrer dans la pratique, de manière que, s'il ne soit pas

permis de dire qu'une lampe qui se montrerait défectueuse dans les expériences se montrerait telle entre les mains des mineurs, il soit au moins permis d'affirmer qu'une lampe qui se montrerait sûre dans les expériences le serait aussi dans l'intérieur des houillères.

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passer au moment voulu une étincelle électrique. Les fils passent à travers un bouchon qui ferme le portemèche et qui est aussi traversé par un tube communiquant

au dehors. La lampe est placée dans une petite cage en bois, fermée d'un côté par une vitre et surmontée par un chapeau mobile percé d'un trou central. Par le tube du bouchon on fait arriver le mélange gazeux sur lequel on veut opérer et qui est, soit le mélange le plus détonant d'hydrogène protocarboné et d'air, soit le mélange le plus détonant de gaz d'éclairage et d'ail'. On continue ce dégagement assez longtemps pour qu'on soit assuré que l'intérieur de la lampe et la cage elle-même sont remplis par le mélange détonant. On provoque alors l'étincelle électrique.

On voit qu'ainsi toutes les causes de danger sont bien réellement exagérées puisqu'on a supprimé tous les produits de la combustion et que, au moment où l'étincelle jaillit, la lampe tout entière est remplie du mélange détonant le plus explosif; tandis que dans la pratique le mélange détonant, de composition toujours très variable, ne remplit que la partie de la lampe qui est au-dessus de la flamme de la mèche.

Nous fîmes connaître notre procédé expérimental à M. Marsaut en le priant de l'essayer de son côté, ce qu'il voulut bien faire. On voit que les expériences de M. Marsaut et les nôtres ont marché en quelque sorte parallèlement. Nous ne séparerons donc pas l'exposé des observations qui ont été faites à Bessèges et à Paris.