Annales des Mines (1883, série 8, volume 3) [Image 39]

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gène et d'air est de 5 mètres environ, tandis qu'elle est seulement de om,7 pour les mélanges d'hydrogène protocarboné et d'air. Il n'est donc pas surprenant que la vitesse spécifique de propagation et par suite les propriétés explosives du gaz d'éclairage puissent varier dans d'assez larges limites. L'incertitude des conditions dans lesquelles se fait chaque expérience et l'impossibilité de les comparer sérieusement entre elles rendent au reste cette hypothèse fort hasardée.

Mais il ne ressort pas moins de ces faits que lorsqu'on opère avec des mélanges de gaz d'éclairage et d'air la lampe Mueseler ne laisse passer la flamme au dehors qu'exceptionnellement et lorsque toutes les circonstances favorables à cet effet sont accumulées. Ces mélanges gazeux

paraissent donc être en quelque sorte à la limite de ceux qui permettent à ce phénomène de se produire. Les expériences de M. Marsaut ne démontrent donc pas que le passage de la flamme à l'extérieur de la lampe Mueseler peut se produire avec les mélanges grisouteux au repos ; elles sembleraient plutôt de nature à appuyer l'opinion contraire. Une question qui a préoccupé M. Marsaut et qui est, en effet, importante pour servir de guide dans les modifications à apporter à la lampe Mueseler, est la détermination du chemin que suit la flamme pour passer du cylindre de verre dans le cylindre de toile. M. Marsaut pense que, dans la plupart des cas, la flamme passe à travers le diaphragme. Mais cette opinion ne paraît être appuyée que sur l'observation directe et visuelle. Or, en cherchant à faire cette observation nous-mêmes, nous n'avons pu arriver à quelque

certitude à cause de la soudaineté du phénomène. Nous étions d'ailleurs peu portés à admettre l'opinion de M. Marsaut, car il nous semblait que la cheminée devait offrir à la flamme un passage bien plus facile que celui qui lui est offert par les mailles du diaphragme. Nous avons pu, en

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effet, constater, comme on le verra plus loin, que c'est bien par la cheminée que la flamme sort du cylindre de verre.

Expériences faites par les auteurs, sur la

lampe Illueseler, dans des mélanges d'air et de gaz d'éclairage. Nous avons commencé par répéter les expériences de M. Marsaut dans les conditions mêmes où elles avaient été faites à Bessèges. Sur 5o à 6o expériences environ, nous n'avons pu obtenir une seule fois le passage de la flamine hors de la lampe, tout en obtenant très fréquemment le passage de la flamme dans le cylindre

de toile.

Cet insuccès peut s'expliquer par une moindre explosibilité du gaz parisien par rapport à celui de Bessèges, dont les propriétés explosives ne paraissent d'ailleurs pas très constantes comme on l'a vu précédemment. Nous recourûmes alors au procédé que nous avons décrit plus haut. La lampe dans laquelle la mèche était remplacée par deux fils métalliques était placée dans la caisse vitrée et on chassait l'air de l'appareil par un courant du mélange le plus explosif formé par l'air et le gaz d'éclairage. Lorsqu'on jugeait la caisse purgée d'air, on provoquait l'étincelle électrique. Dans une première série d'expériences, l'étincelle était à 5 ou 6 millimètres au-dessus de la bague du portemèche. A chaque expérience, la flamme était projetée dans

le

cylindre de toile , mais elle n'a jamais traversé

cylindre.

ce

Nous abaissâmes alors le point où jaillissait l'étincelle de manière que celle-ci fût à la hauteur même de la bague du porte-mèche. A la suite de cette modification, en apparence si insignifiante, nous obtînmes une projection de la flamme hors de la lampe une' fois sur trois environ. Ces expériences sont donc bien d'accord avec celles de