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ET SUR UN GRAND TRAVAIL A Y EXÉCUTER. 28
ÉTUDES SUR LE BASSIN DE FUVEAU
coïncide toujours avec les dislocations dans le sens horizontal , sans dénivellation, elle y est beaucoup plus prononcée qu'aux abords des failles, mêmes importantes considérées aux mêmes niveaux, et très souvent
même les travaux souterrains dépouillent le long des failles des parties de charbon tout à fait saines. On s'est
demandé si la raison de ce fait n'était pas l'antério.
rité des moulières par rapport aux failles ayant permis à l'action des eaux de s'exercer pendant un temps beaucoup plus long sur les premières que sur les secondes. Cette antériorité, au moins pour les principales moulières du bassin, a été indiquée par M. de Villeneuve, non qu'il y ait rattaché le fait plus haut mentionné, lequel ne paraît pas avoir fixé son attention, mais comme conséquence de considérations de direction auxquelles il attachait comme on sait une importance capitale. On peut voir en effet aux pages 404 et 4o5 de la Description géologique et minéralogique du Var, que les failles et moulières du bassin sont
rapportées par lui à quatre époques différentes, dont la plus ancienne dessinerait dans le bassin la direction des moulières de Fuveau. En fait, l'examen attentif de la surface,. non plus que celui des travaux intérieurs, n'a jamais permis d'appliquer aux failles ou aux moulières les consi-
dérations de rejets de tel ou tel accident par tel ou tel autre, duquel on peut déduire en général l'antériorité du premier par rapport au second. Observons même que les expériences de M. l'inspecteur général Daubrée ont établi
que la loi de l'antériorité résultant du rejet n'a pas une absolue généralité. En fait tout se passe dans le bassin comme si l'on était en présence d'un vaste craquelage, dont tous les éléments seraient contemporains. Il faut donc chercher une autre cause à la concordance des moulières, avec les joints sans dénivellation, et elle peut être celle-ci Une cassure verticale sans dénivellation suppose néces-
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sairement pour la produire un effort horizontal, soit de retrait, soit mécanique. Des failles peuvent être serrées, des joints sans dénivellation ne sauraient l'être; ils doivent être ouverts et laisser aux eaux un passage généralement facile ; il le sera d'au-
tant plus que les mouvements horizontaux qui auront donné naissance à la cassure auront été plus violents, toutes choses égales d'ailleurs , et que les terrains sur lesquels ils auront agi auront été plus cassants et moins étirables ; le plus ou moins d'ouverture horizontale joue le rôle de l'amplitude verticale de la faille. Les calcaires qui enferment les couches de charbon de Fuveau remplissent au plus haut degré la condition de la nature cassante des couches ; quant aux poussées latérales, elles ont été extrêmement violentes dans la vallée de l'Arc. Il y a bien longtemps que MM. Matheron et de Villeneuve ont signalé le retournement des couches du Tholonet, le long de la montagne de Sainte .Victoire, mais ce phénomène est loin d'être localisé sur la rive nord de l'ancien lac de Fuveau. Le bord méridional, depuis Mimet jusqu'au delà des Pennes, montre exactement les mêmes retournements des couches lacustre6
inférieures ou saumâtres du bassin, paraissant plonger sous le turonien qui lui-même paraît s'enfoncer sous le cenomanien, celui-ci à son tour, sous l'aptien, et le tout semblant vouloir passer au-dessous des masses de la chaîne de l'Étoile. Ce phénomène, sur lequel j'aurai à revenir plus loin, n'a pu évidemment se produire sans des mouvements horizontaux considérables ; en dehors des joints devenus
moulières, je suis disposé à y voir la raison de la fissuration en masse de tous les calcaires de la vallée de l'Arc.
Les joints né se révèlent parfois que par des suintements d'eau et font penser à ces fentes révélées par de simples jeux de lumière dans les glaces qui ont servi à M. l'inspecteur général Danbrée dans ses expériences. (Études synthétiques, page 515).