Annales des Mines (1883, série 8, volume 4) [Image 119]

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210 MOYENS DE PRÉVENIR LES COLLISIONS DE TRAINS.

RAPPORT DE LA COMMISSION.

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En général, ainsi que nous l'avons dit en commençant, elles doivent donner aux premiers toujours la même direction, qui est alors celle de gauche. C'est à quoi on pourvoit

appareils à enclencher. Reste à savoir s'il y a toujours

d'une manière très simple par l'emploi d'un contrepoids fixe qui donne invariablement cette direction, sans empêcher la sortie par l'autre voie des trains prenant l'aigffille

toujours sans inconvénient pour les manoeuvres et même

par le talon. Cette disposition semble donner des garanties suffisantes, au moins lorsqu'on adapte à l'aiguille un appareil qui permet à la gare de s'assurer qu'elle est bien appliquée contre le rail. On ne pourrait alors donner une fausse direction qu'en tenant l'aiguille soulevée pendant tout le passage du train, ce qui suppose une volonté formelle. Avec cela, les mesures de précaution prescrites pour le croisement des trains, et, en général, pour empêcher la rencontre de trains marchant en sens contraire, semblent suffisantes pour garantir la sécurité sur ces aiguilles. On peut aussi éviter les fausses directions en enclenchant

l'aiguille avec le signal à distance de manière à ne permettre l'entrée des trains que lorsque l'aiguille est convenablement tournée. On peut en même temps ajouter un

verrou, pour avoir la certitude que l'aiguille est bien appliquée. L'inconvénient de cette disposition, c'est la nécessité de manoeuvrer l'aiguille chaque fois qu'un train la franchit par le talon, sous peine de briser la transmission. De là une complication dans le service et une chance d'accidents, sinon dangereux, du moins pouvant apporter un trouble dans la circulation. Ici encore se fait sentir l'utilité d' un enclenchement qui n'empêche pas la prise en talon.

III Nous nous sommes efforcés, dans ce qui précède, de formuler tous les cas dans lesquels des enclenchements pourraient être utiles et de dire quels devraient être les

opportunité à le faire. Nous avons vu déjà que les enclenchements ne sont pas

pour la sécurité, soit parce qu'ils ne permettent pas de prendre les aiguilles en talon sans les avoir tournées au préalable, soit parce que les taquets et autres appareils peuvent, s'ils ne sont pas manoeuvrés en temps utile, ame-

ner sur les voies latérales des accidents de matériel susceptibles d'entraîner l'obstruction des voies principales. Un inconvénient sérieux dans les gares de peu d'importance est la complication de personnel qu'entraîne l'enclenchement. Actuellement, après avoir couvert, s'il y a lieu, la voie principale, les agents peuvent, tout en suivant une manoeuvre, tourner les aiguilles au fur et à mesure

des besoins. Avec des enclenchements qui exigent, en général, la réunion des leviers par groupes, il faut un homme qui reste aux leviers et ne peut participer à la manoeuvre. Dès que la gare est assez importante pour avoir un service spécial d'aiguilleur, cet inconvénient n'existe plus, et avec un système de correspondance qui permette toujours à l'aiguilleur de bien comprendre la manoeuvre à effectuer, il y a tout intérêt à ce qu'il puisse donner les voies nécessaires sans se déplacer. Nous avons fait remarquer que les dispositions locales ne permettent pas toujours d'appliquer les voies de sécurité ou même de placer utilement des signaux. Les taquets

enclenchés, ou les blocs d'arrêt, qui n'en sont qu'une forme particulière, peuvent se placer partout; mais votre Commission, après avoir exprimé son opinion au sujet des grands services qu'ils paraissent susceptibles de rendre, estime qu'ils n'ont pas encore été suffisamment consacrés par la pratique, en France du moins, pour pouvoir faire l'objet d'une prescription administrative. Enfin, nous avons fait remarquer que, dans beaucoup de