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212 MOYENS DE PRÉVENIR LES COLLISIONS DE TRAINS.
cas, les contrepoids fixes peuvent suppléer à l'enclenchement (5). Ils donnent les mêmes garanties contre les négligences ordinaires, puisque, pour faire passer un véhicule sur la voie qu'ils défendent, il faut soutenir le levier pen-
dant toute la durée du passage, ou caler l'aiguille (**) d'autre part, ils ont l'avantage de permettre toujours de prendre l'aiguille en talon, et celui, plus important au point de vue de la sécurité, d'agir constamment et automatiquement. Il arrive quelquefois que les enclenchements manquent leur effet parce que les agents, après avoir pris les dispositions nécessaires, négligent de s'assurer qu'aucun train n'avait dépassé le disque à distance au moment où ils l'ont mis
à l'arrêt. Il y aaussi des manoeuvres dont le point de départ
est en deçà des signaux enclenchés. Ce serait donc une erreur de croire que les enclenchements suffisent à prévenir tous les accidents, même en vue desquels ils ont été spécialement combinés.
Il y a des aiguilles qui, étant d'un usage peu fréquent, sont condamnées habituellement au moyen de chaînes ou de verrous cadenassés, mais dont le contrepoids n'est pas fixé, de façon que, lorsqu'on les a utilisées pour une manoeuvre, elles ne reprennent pas automatiquement leur position normale. On peut toujours craindre que les agents
(*) Le contrepoids peut être rivé ou seulement fixé par une cheville cadenassée. Dans ce dernier cas, des mesures doivent être
prises pour que le cadenas ne puisse être enlevé qu'avec les garanties nécessaires pour la sécurité. 11 y a là un détail de réglementation dans lequel la Commission n'a pas à entrer. (**) Ce calage, qui semble impliquer une intention formelle de fausser les mouvements, s'est cependant produit tout dernièrement sur le réseau du Midi par une simple négligence. Un aiguilleur avait calé une aiguille à contrepoids fixe pour la nettoyer, ce qui lui était d'ailleurs interdit par le règlement. Pendant cette opération, un train survint, et l'aiguilleur, en se précipitant pour le recevoir, oublia de remettre l'aiguille en place; de là une fausse direction et une collision.
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RAPPORT DE LA COMMISSION.
chargés de la manoeuvre négligent de les remettre dans cette position. Elles ne peuvent donc pas être assimilées aux aiguilles à contrepoids fixes dont nous venons de parler, et doivent être comprises, quand il y a lieu d'ailleurs, dans les combinaisons d'enclenchement. Tenant compte de ces diverses considérations et du ca-
ractère spécial que présente la circulation sur 'certaines voies, comme celles qui desservent les remises de machines,
la Commission croit devoir proposer les conclusions suivantes
1° Dans toute gare où l'importance des manuvres est suffisante pour motiver l'emploi d'agents affectés exclusivement et d'une manière permanente au service des aiguilles, on devra garantir les trains en marche, d'une part. contre les fausses directions, d'autre part contre l'arrivée intempestive de véhicules provenant des voies latérales, au moyen d'enclenchements établis d'après les bases exposées dans le présent rapport et établissant la solidarité convenable entre les aiguilles, signaux ou autres appareils des diverses voies, soit principales, soit accessoires. 20 On devra, dans tous les cas, protéger les voies principales par des enclenchements à leur jonction avec les voies donnant accès à des remises ou dépôts de plus de quatre machines ; il en sera de même aux points où sont établis des garages en pleine voie. 3° Toutefois l'emploi de contrepoids fixes ou à cheville cadenassée ou de dispositions équivalentes donnant normalement aux aiguilles la direction convenable pour assurer
la sécurité de la circulation, pourra dans certains cas dispenser de les enclencher. qui 4° Dans les gares où il n'y a pas lieu, d'après ce aiguille précède, d'appliquer les enclenchements, toute formant jonction d'une voie principale et d'une voie accessoire doit être pourvue d'un contrepoids fixe ou à cheville cadenassée ou d'une disposition équivalente assurant norTome IV, 1885
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