Annales des Mines (1884, série 8, volume 5) [Image 22]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

MÉMOIRE SUR LE BASSIN HOUILLER

papyrctceus. Cette argile est utilisée pour faire les revêtements intérieurs des convertisseurs Bessemer. L'étage moyen ou « Middle Goal Measures » est celui qui fournit les couches de charbon les plus nombreuses et les plus puissantes. Enfin l'étage supérieur « Upper Goal Measures » présente encore des couches minces, et souvent des lits calcaires ; il manque d'ailleurs fréquemment. Les « Goal Measures » sont recouvertes par le per-

mien et le trias dont je ne parlerai en détail que plus tard.

HYPOTHÈSE SUR LA FORMATION DU BASSIN.

La conclusion à tirer de cette constance de composition, c'est que, à l'époque houillère, une grande partie de la surface de la Grande-Bretagne était occupée par une vaste mer où se sont déposées les couches de combustible, sans rien préjuger d'ailleurs sur leur mode de

formation. Assurément les variations signalées plus haut ne sont pas plus sensibles que celles qu'on observe en France dans la composition et dans la puissance des assises secondaires du bassin parisien. On voit (Pl. I, fig. 2), d'après M. E. Hull, l'emplacement des formations houillères avant l'érosion. La surface houillère était divisée en deux bandes au nord et au sud, séparées par une zone de terrain ancien. Ainsi, il ne semble pas que la houille se soit déposée à l'origine dans des bassins séparés. La forme concave des bassins actuels paraît être le résultat de mouvements terrestres postérieurs au dépôt, mouvements qui se sont accomplis suivant deux systèmes perpendiculaires, et qui ont été suivis de dénudations. Ces mouvements sont

DU LANCASHIRE.

survenus, d'après Hull, les uns pendant la période houillère, avant le dépôt du permien, les autres antérieure-

ment au trias. Les premiers semblent avoir été déterminés par des pressions dirigées du nord au sud, qui ont eu pour effet de rider les couches de l'est à l'ouest : les sommets de ces rides (axes anticlinaux) ont été rasés et les terrains stériles (Millstone grit, Yoredale Rocks), mis à nu, ont formé la séparation des bassins houillers. C'est ainsi que ceux du Lancashire et du Yorkshire sont séparés de ceux du Cumberland et du Durham. Il est probable qu'une ligne anticlinale parallèle à celles-ci, et suivant à peu près le cours de la Mersey, limite au sud le bassin du Lancashire. Plus au sud une autre ride du même système forme la terminaison au nord du bassin de Cardiff : elle a sans doute affecté aussi la Belgique, le nord de la France et la Westphalie. A cette époque a eu lieu le dépôt des grès permiens qui s'est effectué sur le terrain houiller, là où il s'était conservé comme dans le Sud-Lancashire, ou sur des formations plus anciennes, calcaire carbonifère ou Millstone

grit, là où elles avaient été mises à nu comme dans le Nord-Lancashire, et le Yorkshire. Le second système de rides, perpendiculaire au premier semble avoir suivi de près ce dépôt. Le soulèvement de la chaîne pennine qui sépare le Lancashire du Yorkshire paraît également contemporain de ces phénomènes. De même le Durham a été séparé -du Cumberland, le Derbyshire du Cheshire, etc. L'intersection des axes synclinaux a produit les bassins actuels. On peut conclure de là quel sera le pendage général des couches dans le bassin du Lancashire. La limite nord du bassin étant voisine d'une ride transversale, les couches plongeront au sud dans cette région. Par suite des soulèvements rangés dans le second système, les. bords oriental et occidental du bassin s'appuient sur des