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EAU SURCHAUFFÉE.
général de la question qui lui était posée, et adoptant les propositions de son rapporteur, a constitué une SousCommission, avec mission de procéder aux études et expériences nécessaires, et de préparer un rapport. La Sous-Commission s'est mise en rapport avec M. le commandant Trève ; elle a entendu les explications de M. Gernez, qui a bien voulu reproduire devant elle quel-, ques expériences relatives aux liquides surchauffés ; elle a consulté les écrits des principaux auteurs qui ont étudié la matière. Enfin elle a elle-même recueilli de nombreux
renseignements et organisé des observations et expériences. Le présent rapport a pour objet de faire connaître les résultats de ces études.
Théorie de M. le commandant Trève. Il convient tout d'abord de résumer les documents qui ont servi de point de départ à ces travaux. M. Trève a publié, dans les Comptes-rendus de l'Aca-
démie des sciences, deux Notes sur le sujet qui nous occupe ; ces Notes ont été l'une et l'autre présentées par M. Dumas, l'une dans la séance du 18 septembre 1882, l'autre dans la séance du 9 avril 1883; en outre, M. Trêve a. remis, le 23 avril 1883, une Note sur le même sujet à M. le rapporteur, qui l'a communiquée à la Commission centrale dans sa séance du 24 avril. La théorie proposée par M. le commandant Trève peut se résumer en quelques lignes, textuellement extraites des Notes ci-dessus « Quand un liquide est entièrement privé d'air par une C( longue ébullition, il se surchauffe, c'est-à-dire que sa
(( température peut s'élever de 30 à 40° au-dessus du point normal d'ébullition (Note du 18 septembre 1882).
« Voici une machine à vapeur qui, dans la journée, marche à 6 atmosphères.
RAPPORT DE LA SOUS-COMMISSION.
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Les ouvriers quittent l'usine à 7 heures ; vers 6 heures, le chauffeur laisse tomber ses feux et, après avoir fait le plein, quitte sa machine avec quatre atmosphères au manomètre.
De retour le lendemain matin, à 5h 30, il retrouve généralement le manomètre à let-,5 ou 2 atmosphères, avee un beau niveau d'eau ; que fait-il ? Il profite de la chaleur conservée, qui représente telle dépense de com« bustible ; en chauffeur économe, il l'utilise et pousse ses feux pour le retour des ouvriers à 7 hettres, sans se douter des périls que recèle cette eau, qui a bouillauté toute la nuit. Il n'alimente jamais ses chaudières, puisqu'elles sont à bon niveau. C'est dire qu'il prépare, inconsciemment, les conditions les plus favorables à la naissance de la surchauffe et, partant, à une explosion. En effet, cette eau chaude, qu'il retrouve le matin, s'est nécessairement dépouillée, par l'ébullition antérieure, de l'air qu'elle contenait en dissolution. Dans cet état, elle va donc emmagasiner de la chaleur, sans pouvoir la restituer sous forme de vapeur. C'est une eau devenue dangereuse.
En d'autres termes, cette eau va pouvoir se surchauffer et, survienne incidemment l'une de ces nombreuses causes, donnant naissance à ces surfaces d'évaporation, que MM Donny et Gernez ont si bien étudiées et décrites, il se produit une soudaine et terrible explosion, attribuée le plus souvent encore à des causes inconnues.
« Il reste établi que, en dehors de ces grossières « fautes d'un manque d'eau et d'un encrassement des chaudières, c'est à la surchauffe qu'il faut recourir pour expliquer la plupart des nombreuses explosions de ces dernières années. Afin de prévenir le retour de ces désastreuses explosions, nous recommandons finalement