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EAU SURCHAUFFÉE.
les phénomènes industriels semble, en résumé, fort difficile à admettre. Néanmoins la Sous-Commission n'a pas cru devoir s'en tenir à. ces considérations théoriques. Elle a tenu à interroger la pratique et l'expérience.
Faits industriels de surchauffe. Dans les diverses publications relatives à l'art de l'ingénieur, on rencontre un certain nombre de faits, que l'on a attribués à la surchauffe de l'eau des chaudières. M. Ohé, ingénieur des mines du Montet-aux-Moines, a fait sur ce sujet une communication à l'un des districts de la Société de l'Industrie minérale, dans une séance tenue à Montluçon, le 6 mars 1881. M. Ohé admet la théorie de la surchauffe, et, à l'appui de son opinion, il cite les faits ci-après A deux reprises différentes, une fois aux mines de Hardingheri, une autre fois à celle de Saint-Laurent, il a vu, dans des générateurs dont la marche avait été arrêtée pendant quelques heures, la pression ne pas s'élever malgré l'activité du feu ; puis, à un moment donné, le manomètre montait rapidement, en même temps qu'il se produisait des bruits sourds et des trépidations. Ces observations sont intéressantes, mais malheureusement incomplètes ; en l'absence de détails circonstanciés, .on ne peut guère y voir qu'une indication, et non pas une démonstration. M. Obé cite encore deux explosions, l'une à Roanne, l'autre à Cusset ; il les attribue l'une et l'autre à la sur-
RAPPORT DE LA SOUS-COMMISSION.
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set (Allier); nous n'en avons pas retrouvé le compte rendu; à moins qu'il ne s'agisse de l'explosion d'une locomobile, qui a eu lieu à Saint-Gérand-de-Vaux (Allier), le 28 août 1880, et qui a été également causée par un manque d'eau. Dans le journal les Mondes du 4 août 1881, nous trou-
vons le récit d'expériences faites par M. Lawson , de Wellsville (Ohio); M. Lawson aurait fait éclater une chandière, en ouvrant brusquement la prise de vapeur. Mais
nous avons pu retrouver, dans le journal américain the Scientific American, la description complète et pour ainsi dire officielle des expériences de M. Lawson ; elle est insérée dans les numéros du journal du 3 juillet 1880, du 24 décembre 1881 et du 15 avril 1882; une première expérience a eu lieu le 16 juin 188f; d'autres ont été exé-
cutées en mars 1882. Il est facile de se convaincre, en lisant le récit de ces expériences, que les explosions on t été provoquées, non pas par la surchauffe de l'eau, mais par un excès de pression accompagné de brusques se cousses. D'ailleurs la théorie de M. Lawson est tout e différente de celle de M. Trève, et, disons-le, pour le moins tout aussi plausible ; il attribue certaines explosions aux commotions qui résultent des mduvements.de l'eau, soulevée par une ébullition violente, alors que la chaudière est tout près de sa limite de résistance (*). Tel est le maigre contingent d'indications pratiques que nous avons pu récolter dans les publications industrielles. MM. les ingénieurs en chef des Associations des pro-
chauffe de l' eau .
Nous avens pu retrouver des renseignements sur l'explosion de Roanne ; elle a eu lieu le 10 juin 1880 dans une fabrique de cotonnades ; contrairement aux assertions de M. Ohé, la Commission centrale a constaté que cette explosion était due à un manque d'eau. Nous avons été moins heureux pour l'explosion de Cus-
(*) Voici le texte du passage dans lequel cette théorie es t
exposée (numéro du 3 juillet 1880):
« When the engineer opens the throttle valve, the cylincler is instantly filled with steam, creating a vacuum to that extent in
the boiler. The superheated water then immediately rises to fill the vacuum, and is met by the valve, instantly cutting off
the escape into the cylinder; this causes a concussion on every square inch in the huiler, much greater titan the regular pressure of the steam. »