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380 NOTE SUR LES FILONS DE QUARTZ AURIFÈRE
ment resserrées mais parfois d'une assez grande largeur. Au nord de la République Argentine, dans les Provinces
de Jujuy, de Salta, de Tucuman et dans une partie de celle de Catamarca, ces chaînes s'infléchissent vers le nord-25°-est pour aller se rattacher au puissant massif du haut plateau bolivien. A la latitude du 27° parallèle, la plus orientale d'entre elles porte le nom de sierra de l'Aconquija ; ses sommets, couronnés de neiges éternelles, s'élèvent à 5.300 mètres d'altitude ; les quelques cols qui permettent de la franchir, cols de Guananquito, de Larca, de Tafi, sont à 3.000 mètres> environ de hauteur. Le versant oriental, sur lequel les vents Venant de l'Atlantique déposent l'humidité dont ils sont chargés, est recouvert d'une végétation de toute beauté ; le versant occidental, au con-
traire, est escarpé, aride, brûlé par le soleil.
Au pied de ce versant occidental, à une altitude moyenne de 2.000m êtres environ, s'étend, sur une largeur
de 100 kilomètres, jusqu'à la deuxième chaîne des Cordillères, qui porte le nom de sierra de Gulumpaja, un véritable désert de sable, le campo del Arenal, que limitent au nord le massif montagneux de Santa-Maria, au sud une chaîne transversale, celle de l'Atajo, dont nous allons nous
occuper. Dans toute cette étendue de 80 kilomètres de longueur sur 100 de largeur, l'eau est très rare ; les petits ruisseaux qui descendent de l'Aconquija se dessèchent avant d'en avoir atteint le pied ou se perdent dans le sable dès qu'ils sont arrivés à la plaine ; on y retrouve, sur une petite échelle, tous les phénomènes caractéristiques des déserts , notamment plusieurs chaînes de dunes qui paraissent cheminer lentement du sud vers le nord. Il est facile d'ailleurs de s'assurer que la désolation actuelle du campo del Arenal est due à des causes relativement récentes et qu'autrefois, au contraire, les eaux ont dû y être abondantes et puissantes : on retrouve, en effet, tout le long des deux chaînes de l'Aconquija et
DE L'ATAJO.
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de Gulumpaja, de nombreux cônes de déjection d'une grande étendue, témoins d'un ordre de choses aujourd'hui disparu. La chaîne de l'Atajo suit une direction à peu près est-ouest,
'c'est-à-dire perpendiculaire à celle des deux chaînes principales entre lesquelles elle s'étend. A l'est, elle se détache
de l'Aconquija un peu au nord des mines de cuivre de las Capillitas ; vers l'ouest, elle se rattache à la chaîne de Gulumpaja par les montagnes de Belen ; les sommets
les plus saillants de la chaîne transversale sont loin d'ailleurs d'atteindre la hauteur des cimes des deux chaînes longitudinales ; leur altitude au-dessus du campo del
Armai ne dépasse pas 500 ou 600 mètres. La pente y est constamment très forte, variant de 20 à 28 et Même 30°; on n'y trouve aucun filet d'eau permanent (*), presque
aucune végétation ; partout la roche est à découvert ; la facilité des explorations géologiques y compense ainsi jusqu'à un certain point pour l'ingénieur les difficultés
matérielles résultant de la sécheresse et de l'aridité du sol.
Bien différente des chaînes de l'Aconquija et de Gulum-
paja, entièrement formées de granites, gneiss et micaschistes, avec dépôts, au pied, de grès et de marnes tertiaires en couches fortement relevées vers l'ouest, la chaîne de l'Atajo est, au contraire, tout entière constituée par des roches très récentes d'origine volcanique. Dans la partie où se trouvent les filons de quartz aurifère, la seule dont nous ayons pu faire une étude attentive et la seule dont nous nous occupions dans ce qui va suivre, le terrain est constitué par des bancs presque horizontaux, de texture et d'apparence assez variées, mais presque uniformé(*) Les cours d'eau indiqués sur la carte, Pl. XIII, fig. 1, sont en réalité presque toujours à sec; ils marquent simplement les thalwegs des vallées. Tome V, 1884.