Annales des Mines (1884, série 8, volume 5) [Image 290]

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BULLETIN.

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phore, proportion comparable aux précédentes, ce qui s'accorde bien avec l'hypothèse d'après laquelle le fusain serait constitué par des plantes qui se seraient décomposées à l'air libre, avant

de se mêler aux débris végétaux qui se sont transformés en houille (*).

La houille, prise en masse, a présenté une teneur variable, mais généralement assez faible Grande couche de Commentry. Houille des Ferrières Anthracite des marais.

0,00163 0,01385 0,01467

Au contraire, la teneur en phosphore s'est montrée considérable dans le cannel-coal de Commentry. Deux échantillons ont donné.

0,04260

0,03912

Frappé de cette différence avec la houille, j'ai cru intéressant

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Deux sortes d'observations paraissent confirmer cette hypothèse.

D'une part, les deux seuls échantillons presque dépourvus de phosphore, examinés au microscope, se sont également montrés exempts de spores.

D'autre part, l'analyse des spores ou du pollen de quelques végétaux modernes, appartenant aux mêmes familles que les plantes houillères, m'a prouvé que ces matières étaient beaucoup plus riches en phosphore que les plantes elles-mêmes. Diverses Fougères ont présenté les proportions suivantes 0,12714 dans les spores du Laslrea filix-mas ; 0,07824 dans les spores et sporanges du Polystichum aculeatum; 0,09454 dans les spores et sporanges de l'Osmunda regalis;

Or on sait, par une analyse de Berthier (*), que la Fougère sèche contient, pour 100, seulement 0,009 ou 0,010 de phos-

de rechercher si des échantillons de cannel-coal provenant

phore.

d'autres gisements et d'un autre âge étaient également phosphoreux. Les résultats ont été les suivants

Le Lycopode, humble représentant actuel de l'importante classe à laquelle appartenaient les Lepidodendron, les Sigillaria, les Sphenophyllum, etc., fournit des spores qui renferment

Cannel-coal du Lancashire. Cannel-coal de Wigan Cannel-coal de Newcastle. Cannel-coal de Glasgow. Cannel-coal de Virginie. Naphtoschiste de la Nouvelle-Galles du Sud Boghead d'Autun (exempt d'écailles de poissons) . Boghead du Frioul (Autriche)

0,02852 0,02246

traces. 0,00572 0,01771 0,01956

traces. 0,06275

Tous les premiers appartiennent au terrain carbonifère, les deux derniers au terrain permien et à l'étage rhétien (base du lias). Les observations microscopiques faites sur des plaques minces

de cannel-coal conduisent à se représenter cette substance comme formée par l'accumulation de parcelles végétales décomposées, de nature très diverse; mais on y aperçoit, le plus souvent, un nombre considérable de spores ou de grains de pollen, d'ailleurs très irrégulièrement disséminés (M. Renault). J'ai pensé que la présence de ces germes était peut-être la cause à laquelle

il convenait d'attribuer la proportion élevée, mais irrégulière, du phosphore dans le cannel-coal. (*) Grand'Eury, Annales des mines, t. I, p. 113. 1882.

0,22820 de phosphore. Enfin le Ceratozamia mexicana, appartenant à la famille autre-

fois très nombreuse des Cycadinées, a donné 0,28851 de phosphore dans les grains de pollen; 0,11899 dans leurs enveloppes, qui avaient été, par tamisage, plus ou moins bien séparées du pollen. Il est naturel d'admettre que les spores et le pollen des végé-

taux houillers ont dû être, comme dans les plantes analogues actuelles, incomparablement plus riches en phospore que le bois, les écorces les racines ou les feuilles des mêmes plantes et qu'ils ont dû contribuer à élever très sensiblement la teneur en phosphore des matières où ils se sont accumulés. Tel est spécialement le cas du cannel-coal, où le grand nombre des spores et sporanges est révélé par le microscope. Quant à la houille, elle en contient beaucoup moins en géné-

ral, en même temps qu'elle est moins phosphoreuse. Mais il peut y avoir, à cet égard, de grandes différences d'un point à l'autre. En observant la tranche d'une couche de houille, on y reconnaît souvent l'existence de veines alternativement ternes (1 Berthier, Essais par la voie sèche, t. I, p. 256.