Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
270
PERCEMENT DES ALPES.
après la rencontre des deux galeries ; le second n'a pu l'être que 22 mois plus tard. Au Mont-Cenis, ce fut surtout la crainte de rencontrer de fortes pressions qui détermina le choix d'une galerie de base. Au Saint-Gothard, où la roche était dure et résistante, on n'avait pas à redouter de pareilles éventualités, et ce fut le souci d'une bonne ventilation qui décida du choix de l'attaque en calotte. La série des opérations est la suivante (fig. 5, Pl. VI) : 1° Ouverture de la galerie d'avancement au sommet de la section de déblai. 2° et 30 Abatage en grand et ouverture complète du segment compris entre le sommet de la section et le niveau de la galerie. Construction de la calotte de la voûte. 40 Exécution de la cunette du stross. 5' et 6° Enlèvement des stross de droite et de gauche. Exécution des piédroits. De cette façon, tous les chantiers en arrière du front de taille peuvent être 'organisés dans le sens longitudinal, et les ouvriers échelonnés à deux niveaux, en contact direct avec le courant d'air. La partie supérieure (1, 2 et 3) s'enlevait entièrement à la machine, et les chantiers étaient ventilés naturellement par l'air frais de l'échappement. L'abatage de la cunette et des stross , 5 et 6) se faisait en majeure partie à la main, mais on avait établi des prises d'air sur la canalisation d'air comprimé, et, en outre, l'air vicié, plus chaud, avait tendance à s'élever et à se loger dans la calotte alors achevée. Ce plan d'organisation avait été dressé alors que l'on se trouvait sous l'impression récente de la haute température (29°) rencontrée dans la partie centrale du Mont-Cenis, et de l'influence funeste qu'elle avait exer-
TRAVAUX EXÉCUTÉS AU TUNNEL DE L'ARLBERG. 271
cée sur la santé des ouvriers ; mais il ne produisit pas les résultats qu'on était en droit d'en attendre. Dès le troisième kilomètre, la température au front de
taille dépassait 20°, et elle ne devait cesser de croître jusqu'à la fin, en dépassant 30°. En même temps, l'insuffisance de force motrice conduisait forcément, surtout pendant les mois d'hiver, à une absence presque complète de ventilation. Obligés de séjourner dans une atmosphère étouffante et viciée, les mineurs devenaient incapables d'aucun travail soutenu, tombaient malades dès les premiers jours, et la réussite de l'oeuvre parut un instant sérieusement compromise. Ainsi, entre le Mont-Cenis, percé à la base, et le SaintGothard, percé en calotte dans des conditions souterraines absolument comparables, on ne constatait aucune différence dans l'état thermique intérieur (fig. 3 et 4, Pl. VIII). Dans ces conditions, le système d'attaque par galerie de calotte perdait non seulement l'avantage d'une ventilation facile, mais il était appelé à augmenter démesuré-
ment les causes de retard , en s'opposant à la rapide extraction des déblais, et cela à un moment où, par suite des progrès réalisés par les perforateurs Ferroux et Mac, substitués au Sommeiller, la rapidité du percement au front de taille était presque doublée. Le transport des déblais du niveau de la galerie de direction à celui de la voie définitive du tunnel achevé, implique l'existence d'une ou plusieurs rampes de raccordement, qui doivent être déplacées au fur et à mesure de l'avancement des travaux. Il en résulte une gêne continuelle dans les communications, et une modification incessante des voies de raccordement, qui se traduisent par des arrêts correspondants dans le service des transports. Ces mêmes rampes doivent aussi livrer passage, en sens inverse, à tous les matériaux de ,maçonnerie néces-
Kean