Annales des Mines (1885, série 8, volume 7) [Image 133]

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DE L'AFRIQUE DU SUD.

GÉOLOGIE GÉNÉRALE ET MINES DE DIAMANTS

§ 2.

Roches mélaphyriques.

Les mélaphyres ont une grande importance dans l'Afrique du Sud ils forment généralement des épanchements s'étendant sur de grandes surfaces, ou des nappes intercalées entre les couches des formations sédimentaires; leur épaisseur peut atteindre, en certains points, jusqu'à 150 mètres et plus. Les nappes de mélaphyre forment souvent le chapeau des montagnes ou des collines isolées, dévoniennes et triasiques. Beaucoup des monts tabulaires, si célèbres et si caractéristiques, de l'Afrique du Sud ne doivent leur forme actuelle et leur aspect particulier qu'à la nappe de mélaphyre qui les a protégés contre l'action destructive des agents atmosphériques. Les mélaphyres de l'Afrique du Sud présentent deux variétés 10 Des mélaphyres à fragments de roches anciennes empâtées, à apparence tachetée (G-riesbach) ; 20 Des mélaphyres amygdaloïdes.

A. .Mélaphyres à fragments de roches anciennes.Les mélaphyres de la première variété paraissent avoir été contemporains de la première période de la formation du Karoo. A Natal, on ne les rencontre qu'exceptionnellement, intercalés .dans les schistes inférieurs du Karoo et dans les premiers grès qui leur succèdent ; mais ils forment une série de monts tabulaires s'étendant depuis la chaîne d'Ingeli, dans la Cafrerie, jusqu'à la rivière Tugela. Ils passent ainsi par Richemont, York et Greytown, en recouvrant les grès dévoniens. Nous croyons que la brèche de la base du Karoo peut

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qui se rencontrent dans les formations montagneuses triasiques du S.-E. du bassin (Stormberg, etc.), appartiennent à la première ou à la seconde variété de mélaphyre : nous croyons cependant qu'elles appartiennent plutôt à la première variété. B. Mélaphyre a2nygdaloïde.

Les mélaphyres amyg-

daloïdes se rencontrent à Natal, formant d'immenses nappes intercalées dans les formations moyennes et supérieures du Karoo. Ce sont eux qui, généralement, constituent les sommets principaux de la chaîne du Drakens-

berg et les pics les plus élevés de Natal (coupe fig. 1, Pl. VII).

On les rencontre aussi dans la Cafrerie indépendante. Nous croyons qu'ils recouvrent rarement les formations anciennes de la colonie du Cap. Dans le Griqualand-West, nous avons constaté l'existence d'une immense nappe de mélaphyre, affleurant sur une surface considérable, un peu à l'ouest de Kimberley (coupe fig. 2, Pl. VII et carte fig. 2, Pl. V). Cette nappe recouvre presque entièrement la pointe formée entre le Hart River et le Vaal-River, jusqu'au delà de Bloemhof, au nord. Un peu avant Kimberley, elle disparaît sous la for-

mation sédimentaire des schistes noirs ; mais elle a été retrouvée dans l'approfondissement de la mine. Tout porte donc à croire qu'elle s'étend au loin, à l'est et a,u nord, sous les plateaux sédimentaires de la république d'Orange.

A Kimberley, la couche de mélaphyre , parfaitement

être rattachée à ces éruptions de mélaphyre, comme

horizontale, doit avoir probablement une épaisseur de 70 à 80 mètres environ. L'étude que nous avons faite à plusieurs reprises des affleurements de cette nappe de mélaphyre , et la coupe à grande échelle faite à l'époque de

nous essayerons de le démontrer plus loin. Nous ignorons si les nombreuses nappes de mélaphyre

coupe fig. 2, Pl. VII, nous ont permis de constater qu'en

notre séjour à Kimberley, reproduite en petit sur la