Annales des Mines (1885, série 8, volume 7) [Image 136]

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DE L'AFRIQUE DU SUD.

GÉOLOGIE GÉNÉRALE ET MINES DE DIAMANTS

que la grande brèche mélaphyrique de la base du Kareo ne serait que l'affleurement plus ou moins décomposé d'une immense nappe de mélaphyre postérieure au sou lèvement de la formation carbonifère. Les mélaC. Distribution et âge des mélaphyres. phyres se rencontrent dans l'Afrique du Sud, formant d'immenses nappes horizontales pouvant atteindre jusqu'à

250 mètres d'épaisseur et plus, intercalées dans les roches triasiques. On les a surtout reconnus jusqu'à présent à Natal, dans la Cafrerie, dans la région sud-est de la formation triasique, au Transvaal, à Kimberley, et enfin en certains points de la Colonie du Cap. On les rencontre aussi au nord du Transvaal, près du confluent du Limpopo et du Marie°, intercalés dans des grès. Enfin, près du Zambèze, au nord du grand plateau granitique de Matébélé, M. Küss a constaté, près du terrain permien ou triasique du Zambèze, l'existence de porphyres amygdaloïdes , analogues probablement aux mélaphyres dont

nous venons de parler. L'intercalation, sans métamorphisme de contact., de nombreuses nappes horizontales de mélaphyres dans les couches triasiques, la prédominance d'une variété particulière de mélaphyre (rnélaphyre à roches anciennes) dans la partie inférieure de cette formation et de l'autre variété (amygdaloïde) dans la partie supérieure, nous por-

tent à penser que ces différentes nappes de mélaphyre éruptif ou de boues mélaphyriques, sont certainement con-

temporaines des formations sédimentaires qui les comprennent, c'est-à-dire qu'elles s'étendent depuis l'époque dévonienne jusqu'à la fin des dépôts lacustres actuellement connus (mélaphyre du Mont aux Sources).

3.

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Roches dioritiques.

Les éruptions dioritiques ( diorites , diabases , ophites, etc.) ont, pour ainsi dire, criblé le sol presque entier de l'Afrique du Sud et surtout celui du grand bassin triasique.

Les diorites A. Forme des éruptions dioritiques. dans l'Afrique du Sud, se présentent toujours formant des

mamelons, des bombements ou des dômes paraissant plus ou moins tabulaires et pouvant atteindre une centaine de mètres de hauteur et plus. Les diorites forment quelquefois aussi, mais rarement, des intercalations dans les roches sédimentaires ; elles constituent aussi le chapeau de nombreux plateaux et collines tabulaires. Cependant jamais la diorite ne paraît former des nappes horizontales étendues comme le mélaphyre ; elle a plutôt une tendance presque constante à la forme en dôme avec coulées irrégulières plus ou moins étendues autour de ce dôme.

Les éruptions dioritiques sont bien plus répétées que puissantes, et nous croyons, quant à nous, que chaque dôme ou mamelon dioritique correspond à au moins un filon d'épanchemdt spécial. Les coulées dioritiques sont si nombreuses à la surface des plateaux du grand bassin triasique, qu'elles en recouvrent, pour ainsi dire, presque entièrement le sol. Les diorites, contrairement aux mélaphyres , ont toujours altéré les roches sédimentaires au contact ; sans les métamorphiser, elles les ont généralement indurées, parfois même scorifiées. Comme les mélaphyres , elles n'ont jamais modifié l'horizontalité des couches. Nous avons vu

de ce phénomène des exemples frappants, nous pourrions même dire extraordinaires.