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240 GÉOLOGIE GÉNÉRALE ET MINES DE DIAMANTS.
d'une couche de pyrite cuivreuse, souvent décomposée. Nous n'avons jamais trouvé de remplissage entièrement métallique. Le mélaphyre amygdaloïde de Natal et de la Cafrerie, contrairement au mélaphyre dont nous-venons de parler, contient des amandes de forme tout à fait irrégulière. Le
remplissage est formé de quartz cristallisé, d'agates, de calcédoines, de topazes ; parfois aussi par une zéolithe calcaire finement grenue, disposée en zones concentriques.
Les agates de l'Orange-River (échantillon n° 277), si différentes de celles du Vaal-River (échantillon n° 276), proviennent de ces mélaphyres ; elles ont été, suivant toute probabilité, roulées par les eaux qui descendent des sommets du Drakensberg. Le mélaphyre de Kimberley s'est montré très fissuré,
tant dans les travaux souterrains que dans la paroi mise dernièrement à découvert sur 200 pieds de largeur et 100 pieds de hauteur. La structure du mélaphyre est éminemment polyédrique. Dans ses affleurements du Vaal-River, sauf dans le lit de ce fleuve où la roche, fissurée, mais compacte, est exposée à nu, le mélaphyre se présente toujours comme formé d'un amas gigantesque de blocs rougeâtres aux arêtes légèrement émoussées,
empâtés dans une argile ou un sable légèrement rougeâtre. Dans ces conditions, le mélaphyre ne parait pas constituer une nappe éruptive, mais bien de gigantesques amas de boulders (roches roulées). Cet aspect particulier des éruptions mélaphyriques et aussi des éruptions dioritiques , comme nous le verrons
plus loin, dans l'Afrique du Sud, a fait commettre des erreurs importantes à beaucoup de voyageurs et même à des géologues, qui les ont pris pour de gigantesques moraines. Le mélaphyre du Vaal-River se présente partout dans
DE L'AFRIQUE DU SUD.
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les conditions que nous venons d'indiquer. Mais, si l'on vient à déblayer sur quelques mètres de profondeur, on retrouve toujours au-dessous la roche mélaphyrique compacte, comme cela peut se voir notamment dans le lit du
Vaal-River et dans la tranchée qui a été faite pour la route de Kimberley à Barcley.
Sur le flanc des collines formant la vallée du Vaal, des blocs de mélaphyre ont roulé des parties supérieures et se sont accumulés en certains points sur 20 mètres d'épaisseur et plus (voir la coupe fig . 3, Pl. VII). Ce sont
ces amas de rocs encore en place ou à peine dérangés de leur première position, aux arêtes à peine émoussées, que l'on a désignés sous le nom d'alluvions du Vaal-River. Dans l'intervalle compris entre ces blocs se trouvent empâtés, dans une argile rougeâtre provenant de la décomposition du mélaphyre , des fragments de jaspe et de
bois silicifié, des diamants, et les minéraux qui accom-
pagnent cette pierre précieuse. Le conglomérat ,
ou
brèche mélaphyrique, couvre partout la surface du mélaphyre. Il a été travaillé à Pniel, à Waldecks-Plan, pour la recherche du diamant, sur une épaisseur dépassant souvent 15 mètres, et nous avons pu constater par nousmêmes l'existence de la roche mélaphyrique compacte au-dessous, surtout à Waldecks-Plan, où une partie de l'ancien lit du Vaal-River a été mis à découvert. L'analogie de la brèche mélaphyrique superficielle du Vaal-River avec la célèbre brèche mélaphyrique (Boulder-Bed) de la base du Karoo est telle, que M. Dunn l'a désignée sous ce nom dans sa carte géologique. La seule différence entre ces brèches consiste dans la présence ou l'absence de fragments et de blocs de roches anciennes. Mais, comme nous avons vu que les premiers mélaphyres de Natal , contemporains des premières formations du Karoo, .contiennent toujours des fragments de ces roches anciennes, nous sommes ainsi amenés à émettre l'opinion Tome VII, 1885.
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