Annales des Mines (1885, série 8, volume 7) [Image 166]

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302 GÉOLOGIE GÉNÉRALE ET MINES DE DIAMANTS

distribué de légers dividendes et payé tout ou partie de leur dette. D'autres enfin, que l'on croyait condamnées à l'avance dès leur naissance, luttent et finiront par sortir des difficultés qu'elles ont traversées. Par contre, le crédit dans les mines de diamants du Cap, comme il arrive toujours après les spéculations exagérées, a été détruit dans le public européen, à un tel point que des compagnies qui ont remboursé en trois ans les trois quarts de leur capital nominal, voient leurs actions cotées à 30 et 50 p. 100 au-dessous du pair. Par suite du relèvement du prix du diamant, les trois mines de de Beers, Dutoit's Pan et Bultfontein, ont vu leur rendement s'accroître considérablement : de Beers qui, de septembre 1882 à septembre 1883, avait produit pour 421.824 £ , a produit, dans l'année suivante, pour

548.208 £; Dutoit's Pan qui, de septembre 1882 à septembre 1883, avait produit pour 654.531 £, a de même produit dans l'année suivante pour 761.510 £, et Bultfontein a vu sa production d'un an monter de 494.413 à 580.029 L. Par contre aussi, il est vrai, le rendement de Kimberley a singulièrement baissé dans ces derniers temps. La production de cette mine qui, dans l'année 1882-1883,

avait atteint 1.099.328 £, s'est abaissé, dans l'année 1884, à 587.961 L. La cause qui a entraîné pour Kimberley une pareille diminution dans le rendement, provient des difficultés qu'a rencontrées dans l'année écoulée l'exploitation à ciel ouvert et de l'impossibilité presque absolue que rencontre dès à présent ce genre d'exploitation. Les grandes compagnies de la mine de Kimberley qui ne s'étaient pas préparées, en temps voulu, pour transformer leur ancien système d'exploitation à

ciel ouvert en exploitation souterraine, se sont vues soudainement paralysées* et le seront, suivant toute probabilité, au moins encore pour deux ans. Aujourd'hui

DE L'AFRIQUE DU SUD.

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les deux compagnies principales de la mine de Kimberley, la Compagnie centrale et la Compagnie française, poussent avec la plus grande activité le fonçage de leurs grands

puits, situés en dehors de la mine, et qui doivent aller par des tunnels recouper, vers le niveau de 900 pieds, le gisement diamantifère où sera, dans l'avenir, entreprise l'exploitation souterraine par chambres et piliers. Quoique l'exploitation à ciel ouvert de la mine de de Beers, n'ait pas encore été entravée sérieusement par les chutes de reef, cependant plusieurs compagnies de cette mine ont déjà décidé l'adoption, pour l'avenir,

du travail souterrain, et ont commencé dans ce but l'exécution de grands travaux de fonçage de puits. Dutoit's Pan et à Bultfontein, quoique l'exploitation à ciel ouvert soit la seule adoptée pour l'instant et doive continuer à être pratiquée encore longtemps, cependant certaines compagnies n'attendent que le résultat de leurs travaux de recherche pour adopter l'exploitation souterraine, si ces résultats sont favorables.

Depuis un an environ, il y a eu, tant dans la mine de Kimberley que dans celle de de Beers, une tendance sérieuse à une concentration de la propriété minière, c'est-à-dire à une fusion des compagnies entre elles. A Kimberley même, aujourd'hui, il ne reste en réalité plus que trois compagnies sérieuses en présence : la Compagnie

centrale, la Compagnie française, la Standard C°; à de Beers, la de Beers Mining C° a déjà rallié autour d'elle un grand nombre de compagnies, et, au moment où nous écrivons, la fusion de toutes les compagnies de la mine de de Beers en une seule est peut-être un fait accompli. Des projets d'amalgamation pour la mine de Dutoit's Pan et de Bultfontein ont, il est vrai, échoué, mais ont été

bien près de réussir. Les esprits, à Kimberley, éclairés par la terrible crise de 1883, par les difficultés que présente l'exploitation d'un gisement possédé par de nom-