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GISEMENTS DE PHOSPHATE DE CHAUX
DU CENTRE DE LA FRANCE.
jours à une certaine profondeur , et quelquefois même assez près de la surface, lorsqu'elle a été préservée par une couche supérieure imperméable. C'est ainsi qu'en sous-sol toutes les argiles d'origine sédimentaire sont d'un noir bleuâtre très foncé et que
le compagnon fidèle du phosphore ; dans les matières minérales, aussi bien que dans les matières organiques, ils sont toujours associés : ils se trouvent ensemble dans les os, dans l'apatite, dans les nodules ; il est donc impossible, au point de vue qui nous occupe, de tirer aucune déduction de leur présence simultanée. En résumé , il n'a été présenté aucune considération décisive en faveur de l'origine organique des dépôts phosphatés ; c'est simplement une hypothèse qui n'a contre elle aucune impossibilité absolue. Cette hypothèse ne fait, d'ailleurs, que reculer la difficulté, car il faut bien admettre, en dernière analyse, que le phosphore a été primitivement emprunté aux régions profondes du globe ; la mer en renferme une quan-
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cette couleur disparaît à la longue par l'exposition à l'air ; de même les calcaires, blancs à la surface, deviennent bleuâtres en profondeur, et, lorsqu'ils sont ramenés au jour, ils perdent peu à peu cette teinte. La présence constante d'une matière organique dans les roches sédimentaires est, d'ailleurs, en rapport avec les conditions mêmes du dépôt, car les eaux de toute nature contiennent en dissolution des matières organiques,
et les roches qui s'y forment doivent en entraîner une certaine proportion. Ajoutons enfin que l'existence de matières organiques dans les profondeurs du globe est aujourd'hui acceptée par un grand nombre de géologues : les pétroles sont regardés comme une émanation des régions internes, et la plupart des sources minérales déposent au jour une matière albuminoïde spéciale. Dans cet ordre d'idées, la présence dans les nodules d'une matière organique se concilie très bien avec l'hypothèse de l'origine directement souterraine du phosphate de chaux. Il faut donc reconnaître que le fait invoqué ne jette aucune lumière dans la question ; il en est de même, d'ail-
leurs, de la présence du fluor, qui existe dans tous les nodules. Au premier abord, on serait tenté de comparer la composition de ceux-ci à celle de l'apatite , qui renferme une
proportion notable de fluor, et de déduire de cette assimilation l'analogie de leur origine ; ce rapprochement est séduisant, mais, au fond, il est sans valeur. On peut dire, en effet, en empruntant une expression de M. Élie de Beaumont, que le fluor est, dans la nature,
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tité trop minime pour que cette substance aie pu être tirée directement de ses eaux. Si l'on supposait même qu'aux époques anciennes elle en aie contenu de plus fortes proportions, il en résulterait que sa dispersion aurait dû avoir lieu d'une manière plus régulière dans les couches, ou bien que sa présence provenait de la destruc-
tion successive d'anciens filons :d'apatite. Il resterait alors à montrer que celle-ci coïncide avec les périodes où les dépôts de phosphate se sont produits ; jusqu'à ce jour, cette démonstration n'a pas été faite et rienne permet de prévoir qu'elle puisse l'être : on peut même dire qu'elle paraît peu probable.
Enfin, on ne voit pas comment les accumulations de matières organiques, dont on invoque l'existence, ont pu avoir lieu : il faut, comme nous le disions, admettre la des-
truction d'anciens gisements de phosphate. Cette substance serait alors entrée en dissolution dans les eaux d'où
elle aurait été soutirée par l'organisme, pour reconstituer, sur certains points, les gisements d'origine sédimentaire. Le mécanisme de ce mode de formation est assez compliqué par lui-même pour qu'il soit admis difficileTome VII, 1885.
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