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ÉTUDE SUR LE TERRAIN GLACIAIRE
DES PYRÉNÉES-ORIENTALES.
La seule qui reste alors est celle qui consiste à attribuer ces dépôts au transport par les glaces, à les considérer, en d'autres termes, comme des moraines, plus
Il faut donc admettre qu'ils ont été transportés par les glaces à l'altitude où on les trouve (jusqu'à 80 mètres au-dessus de la vallée), sur la rive gauche de la Têt où ils ont été déposés sur les amas de boues glaciaires qui, à cette époque, devaient recouvrir la vallée. Après leur entraînement, lorsque la vallée a été creusée à sa profondeur actuelle, les eaux de pluie ont raviné les dépôts laissés sur la rive gauche, ainsi qu'il a été dit.
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ou moins remaniées.
Cette hypothèse s'impose, en quelque sorte, par la nécessité de rejeter toutes les autres, mais aussi, je me
hâte de l'ajouter, par la ressemblance de ces dépôts avec ceux observés ailleurs et dont l'origine glaciaire a été nettement démontrée. Mais il existe en sa faveur, des preuves positives et ce sont celles qu'il me reste à donner. Il existait, il y a quelques années , aux portes de Prades, un bloc erratique en granite de quelques mètres cubes. Ce bloc intéressant a été malheureusement détruit avant que nous ayons pu en faire la description, et nous le regrettons d'autant plus que les blocs nettement erratiques sont rares dans la plaine du Roussillon.
En remontant la vallée de la Têt jusqu'à Joncet, voit, sur la rive gauche, des dépôts de boues assez peu épais reposer sur les schistes de transition qui y forment des pentes extrêmement raides et juste en face de ce que nous appellerons la moraine d'Escaro, remarquable par ses dimensions et son altitude. Ces dépôts ont été puis-
samment déchiquetés 'par les eaux et présentent un grand nombre de pyramides tronquées ou même de prismes, surmontés par des blocs de gneiss de forme parallélipipédique, aux angles et aux arêtes encore parfaitement vifs, placés horizontalement, et que l'on doit considérer comme des blocs erratiques. Il est certain qu'il n'ont pas été roulés par les eaux, puisqu'ils sont anguleux. En outre, leur nature minéralogique prouve qu'ils viennent des montagnes en amont cl'Escaro, sur la rive droite de la Têt, et enfin qu'ils ne peuvent provenir de celles de la rive gauche qui sont composées de schiste de transition et de calcaire dévonien.
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Ce serait là ce qui reste de la moraine frontale du glacier d'Escaro. Chaque bloc, comme une sorte de terrasse, a protégé le tronc de pyramide qui le supporte contre une dégradation complète, tandis que les colonnes de boues qui ne portent pas de blocs sont à sommet aigu et continuent à se dégrader de jour en jour. Enfin, certains de ces blocs portent des marques de stries. Lorsqu'on étudie avec soin la moraine d'Escaro, on y
trouve un certain nombre de blocs nettement burinés dans un ou deux sens, et d'autres sur lesquels on trouve la trace de véritables sillons provenant du frottement, sur leur surface, de fragments siliceux sous l'action progressive du glacier. On peut également citer des exemples nombreux de roches moutonnées et polies qui sont, comme l'on -sait,
l'un des caractères les plus marquants de l'action des glaciers. Nous allons en donner quelques-uns.
Sur le Canigou, au-dessous de l'arête qui sépare le pic qui porte proprement ce nom, de celui des Treize-Vents
qui en est le plus voisin, se trouve une espèce de cirque concave incomplètement fermé, du côté du sud, par un bombement rocheux en micaschistes compacts très siliceux et grenatifères. On y voit une anfractuosité qui livre passage à un ruisselet. Dans son voisinage, les roches sont nettement moutonnées et les flancs inclinés de la concavité sont lisses et présentent une surface bosselée