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ÉTUDE SUR LES EAUX MINÉRALES
En 'premier lieu nous pûmes constater que l'orientation principale N. 14° E. des filons des sources était perpendiculaire 1. celles .des vallées du massif granitique avoisinant Châtel-Guyon, et parallèle à des parties no-
tables de la vallée de la Sioule, ainsi qu'à la direction des bassins houillers qui traversent le plateau central. Cette concordance dans ces directions permet de conclure que les fissures dont nous nous occupons remontent à une époque très éloignée, et sont contemporaines des anciens plissements ,et dislocatihs du plateau central. Cette direction du N. 14° E. est en outre celle de la faille terminale du bassin miocène de la Limagne et de la falaise granitique depuis Volvic jusqu'à Combronde Cette faille traverse la vallée du Sardon au pied même
du village de Châtel-Guyon. Elle a donné lieu, en ce point, à un plissement-remarquable des couches du terrain miocène que Met nettement en évidence un escarpement connu sous le nom de Rochers des Renards et situe sur la rive droite du Sardon. Les couches de cet escarpement, composées de bancs de marnes argileuses surmontees dé bancs de calcaires marneux, de bancs de sable, et de bancs .d'arkoses, présentent une courbure 'très prononcée, et notamment ces derniers, dont les fragments
sont disposés comme les voussoirs d'une vaste voûte (voir Pl. V, fig. 5.) Nous_ avons pu constater sur la rive gauche du Sardou, dans une fouille faite pour une maison en bordure sur la route, la continuation de ce plissement dont l'axe est prolongé au nord par une série de mamelons (**) dont fait
DE GHATELGUYON.
307 partie celui sur lequel est bâti le village de Châtel-Guyon.
Il est à supposer que cette faille, en amenant les couches marneuses du miocène au contact de la paroi du massif granitique, a ainsi déterminé la formation, le long
de cette paroi, d'un barrage étanche (*), lequel a pour effet, non seulement d'arrêter les eaux souterraines circulant dans les fissures de ce massif, mais de les faire refluer à la surface dans la partie basse de la vallée avoi-
sinant la faille, en suivant les fractures régulièrement orientées et constituant des filons, qui traversent la roche (voir Pl. V, fig. 5.)
Si l'on en juge par les débris d'ossements fossiles (Elephas, Aurochs, Germes) que nous avons recueillis en face de Saint-Hippolyte, dans une sablière ouverte sur le
flanc ouest du contrefort faisant suite aux Rochers des Renards, à l'altitude de 450 mètres environ, soit à près de 80 mètres au-dessus de la vallée du Sardon, la faille dont il s'agit et qui remonte à l'effondrement des lacs miocènes de la Limagne, c'est-à-dire à une époque probablement antérieure au pliocène, aurait de nouveau joué au commencement du quaternaire. Age des sources. Quant aux eaux minérales ellesmêmes, leur apparition ne paraît pas devoir remonter plus haut que cette dernière époque. D'un côté, en effet, les travertins auxquels ces eaux
donnent naissance, ne se rencontrant que dans le fond de la vallée, n'ont pu y être déposés qu'après son ravinement complet ; c'est-à-dire à la fin du quaternaire ou au commencement de l'époque actuelle, comme l'indiquent
(*) Nous avons retrouvé cette même orientation de N. 14° g. pour les filons des mines de plomb argentifère de Pontgibaud (août 1885.)
(*") Le sommet et les versants ouest et sud du mamelon de Châtel-Guyon sont granitiques, tandis que les versants nord et est sont miocènes. Quant aux autres mamelons,- leurs couches apparentes sont miocènes.
(*) A l'appui de cette manière de voir nous citerons la non-
rencontre d'eaux minérales dans un puits creusé à la base
amont du Rocher des Renard+. et dont le fonçage a été poussé à plus de 50 mètres de profondeur. (Point Y du plan de la Pl. IV.) Tome VIII. 1885.
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