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ÉTUDE SUR LES EAUX MINÉRALES
DE CHATEL-GUYON.
3° La tendance à l'obstruction des griffons, par des dépôts d'aragonite, lorsque la quantité d'eau y passant
saturée de gaz, en s'élevant des profondeurs du sol dans le filon qui l'amène à la surface, laisse s'échapper peu à peu, par suite de la diminution de la pression qu'elle a à supporter, une certaine quantité de ce gaz. Une partie de ce dernier continue à faire route avec l'eau, et le surplus se loge dans toutes les poches renversées que peut présenter le filon. Une fois ces poches remplies, tous les gaz mis en liberté s'accumulant dans la colonne ascendante liquide, la rendent, par cela même, plus légère ; d'où résulte une diminution de pression qui permet au gaz emprisonné dans les poches de se détendre et de s'échapper tumultueusement. Cette explication, dont nous avons pu vérifier l'exacti-
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va en diminuant ; 40 Enfin les changements qu'apporte aux conditions d'émergence des eaux, l'augmentation de charge imposée aux griffons, d'où résulte un changement dans leur composition, non seulement au point de vue de leur te-
neur en gaz acide carbonique, lequel tend à s'échapper par des passages de moindre résistance, mais au point
de vue des sels dissous, dont les proportions varient en même temps. En dehors de ces inconvénients intéressant spécialement le débit et la qualité des eaux, ce genre de captage et de conduite en offre encore d'autres, que nous allons passer en revue et qui ont trait, plus particulièrement, à l'usage des eaux et à la conservation des ouvrages. Quand on observe les sources qui débouchent dans des bassins naturels ou non, offrant une couche d'eau d'une certaine épaisseur, on peut remarquer que l'émission des eaux n'a pas lieu d'une manière régulière. C'est ainsi qu'après une arrivée très calme des eaux presque dépourvues de gaz apparent, on voit, au bout d'un certain temps (de quelques secondes à quelques minutes suivant les sources), des bulles de gaz, de plus en plus nombreuses se dégager des griffons et traverser la nappe d'eau les recouvrant, puis, tout à coup, se produire un bouillonne-
ment de gaz qui émulsionne l'eau pendant quelques secondes; après quoi, le calme se rétablit et une nouvelle période recommence. En outre, on peut également re-
marquer que, pendant toute la période de calme, le niveau de l'eau dans le bassin va en s'élevant avec d'autant plus de rapidité qu'approche le moment du bouillonnement
tumultueux, et qu'ensuite ce niveau redescend brusquement à sa hauteur primitive. L'explication de ce phénomène est fort simple. L'eau
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tude par des expériences directes, ainsi que nous le montrerons plus loin, rend compte également de l'accroissement d'intensité que prend le phénomène avec l'augmentation de la température et la diminution de la pression atmosphérique. Ce qui se passe dans les conduits naturels des eaux se passe également dans les cloches de captage et les tuyaux d'amenée ; aussi l'intensité de ce phénomène, par une installation mal comprise de ces appareils, peut-elle d'avenir
une gêne pour le service des eaux, ainsi que l'attestent les deux faits suivants dont nous avons été témoins. En 1881, la source Deval, qui dessert la buvette de l'établissement thermal, avec une surélévation de 5 mètres environ au-dessus du griffon, arrivait à donner des bouillonnements intermittents tellement violents que les eaux débordaient à chaque instant hors de la vasque qui les recevait, au point d'inonder fréquemment les buveurs. Pendant cette même année, et en 1882, des commencements d'asphyxie furent observés chez des baigneur par l'arrivée inopinée de flots de gaz acide carbonique dans des baignoires consacrées aux bains acidulés à eau courante.
Ces mouvements tumultueux, en produisant de véri-