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EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A VAPEUR
pas amincie, mais elle présentait partout une teinte noire indiquant l'existence d'anciennes cassures. On remarquait en outre une cassure entre deux rivets au voisinage de la communication (voir fig. 1). En faisant dériver cette tôle avec soin dans la partie non affectée par l'arrachement, j'ai reconnu qu'elle était fissurée sur presque toute la longueur de la ligne de rivure ; seulement la fissure ne régnait, dans la partie non arrachée,
A ROUBAIX (Nono).
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Gisement produite sur toute l'étendue du chanfrein et un peu au delà des deux côtés. Dans ces conditions, j'ai été amené à conclure que la fissure qui a occasionné l'explosion de Roubaix a été
produite par le cintrage de la tôle lors de la construction du générateur, qui remonte à 1876. A cette époque, le chaudronnier qui en avait reçu la commande ne possédait pas de four à chauffer les tôles ; il les cin-
trait à froid ou en les faisant passer à la forge, ce qui devait favoriser la formation de criques, surtout dans les parties affaiblies par le perçage des trous de rivets. Plus tard, une fuite s'étant manifestée à la rivure, probablement à cause de la défectuosité du cintrage, on a cherché à l'aveugler par des matages énergiques. Cette Fig. 1.
Fig. 2.
Échelle
Échelle de l/:30e.
s I
des longueurs 1/300. des épaisseurs 1/60.
que sur une fraction de l'épaisseur du métal ; elle existait vers l'extér/eur de la tôle et elle était masquée par le recouvrement de la tôle de coup de feu. La coupe transversale (fig. 3) représente cette disposition, et la fig. 2 donne une idée très exacte de l'importance de l'avarie avant l'accident ; la tôle ne résistait plus que par la partie de son épaisseur couverte de hachures. Les dépositions recueillies ont révélé qu'en mars 1884, la rivure dont il s'agit ayant fui abondamment, on y a remédié par un matage su
les rivets et le long d'un chanfrein aa (fig. 1) pratiqué à cet effet à l'intérieur du bouilleur sur un développement de Orn,70 ; cette opération a dû être renouvelée à plusieurs reprises. Fig. 3. Échelle 1/6'. Il est à remarquer que la rupture s'est pré-
fuite ne me semble avoir aucune corrélation avec la cas-
sure initiale, car celle-ci s'étendait de l'extérieur vers l'intérieur sans affecter l'épaisseur entière de la tôle, mais les matages répétés qu'elle a nécessités le long du chanfrein aa ont eu pour effet d'ouvrir peu à peu la fissure, de sorte que, postérieurement à la visite de l'Association en date du 2 juin, elle a fini par traverser toute la tôle et par apparaître à l'intérieur du bouilleur. L'explosion était alors imminente et n'a plus tardé à se produire.
De ce qui précède on doit tirer l'enseignement qu'il est prudent de multiplier autant que possible les visites inté-
rieures prescrites par l'article 36 du décret du 30 avril 1880, afin de parer aux conséquences des vices cachés qui peuvent exister à certaines chaudières ; pour cela il est bon d'en avoir une de rechange. Il est désirable également que les industriels fassent surveiller attentivement la construction de leurs générateurs, dans les ateliers de chaudronnerie, par des personnes compétentes, comme le font l'État et les grandes compagnies ; ils peuvent confier ce soin aux Associations de proprié-
