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DES HAUTS FOURNEAUX A L'ANTHRACITE.
MISE EN FEU
breuses tuyères, on ne souffle d'abord que par une partie d'entre elles ; il est, en effet, plus facile de mettre en marche une buse nouvelle que d'en changer une. La masse doit descendre régulièrement dans le fourneau; à mesure qu'elle descend, on ajoute de nouvelles charges composées comme celles qui ont achevé le remplissage. Les gaz se dégagent abondamment, mais ils
sont peu combustibles au début, parce qu'ils sortent froids et mêlés à une forte proportion de vapeur d'eau, Le laitier s'élève au niveau des tuyères 3 à 12 heures après qu'on a donné le vent, selon la nature de la charge et la dimension du creuset. On le coule quelquefois par le trou de coulée pour réchauffer cette partie du fourneau. Dans les fourneaux à poitrine ouverte, on ne l'admet, en général, dans l'avant-creuset que lorsqu'il s'élève jusqu'aux tuyères ; il est plus sûr cependant, pour éviter l'engorgement des tuyères, de le laisser couler dans l'avant-creuset dès que les flammes cessent de sortir sous la tympe (ce qui prouve que le laitier s'élève jusqu'à
ce niveau). On vide, au préalable, l'avant-creuset et on perce à coups de ringards le barrage sous la tympe, en réduisant le vent. Dès que l'avant-creuset est rempli, on le recharge de nouveau avec les masses de fonte et on rend le vent en plein. Si le laitier n'a pas un aspect satisfaisant, on vide l'avant-creuset et la sole du four. La fonte commence à paraître 12 à 20 heures plus tard. Si des laitiers figés ou des morceaux de charbon imparfaitement brûlés obstruent la sole, elle peut paraître plus tôt et même déborder à l'improviste par-dessus l'avant-creuset. Dans un fourneau destiné à produire 60 tonnes par 24 heures, la première coulée sera de 14 à 15 tonnes, quelquefois de 5 à 6 seulement. On n'arrive à la production normale qu'au bout de 4 à 5 semaines, quelquefois - cependant au bout de 2 semaines. Il est essentiel toute-
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fois de ne pas chercher à forcer la production au début de la campagne ; on doit alors se limiter à la moitié ou même au tiers de la production normale ; il faut régler le vent avec prudence, pour éviter les accrochages et toute espèce d'arrêt, toujours funeste lors de la mise en train.
L'insuccès est très rare avec la méthode que nous venons de décrire. S'il se produit, il tient, ou à un mauvais remplissage, on à une trop longue attente après le remplissage, ou à l'emploi de mauvais combustibles, ou de minerais menus en trop forte proportion. La période la plus critique est celle où l'on approche du maximum de production, car on peut s'être trompé sur la fixation de ce maximum; une attention soutenue suffira toutefois pour éviter les accidents.
Je suis heureux, en terminant, d'exprimer tous mes remerciements à M. T. Egleston, qui a bien voulu me permettre de reproduire ce travail, en me recommandant seulement de ne pas oublier de lin donner le titre d' « ancien élève de l'École des mines de Paris ».