Annales des Mines (1886, série 8, volume 9) [Image 195]

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A SOLRE -LE - CHATEAU.

NOTE SUR UNE EXPLOSION DE CHAUDIÉRE

NOTE SUR UNE EXPLOSION DE CHAUDIÈRE SURVENUE LE 7 OCTOBRE 1885

A LA FILATURE PELLOT ET C'E A SOLRE-LE-CIATEAU (NORD

Extrait du Rapport de M. l'Ingénieur des mines Chesneau.

Le 7 octobre 1886, à midi et demie, l'un des bouilleurs du générateur de la filature Pellot et Cie, à Solrele-Château (Nord), fit explosion en tuant le chauffeur. Ce

générateur était du type horizontal ordinaire à deux bouilleurs et à trois bouilleurs réchauffeurs, d'une capacité totale de 25'113,860.

Déjà fort ancien, il avait été l'objet d'une réinstallation récente et essayé avec succès, le 27 février 1884, pour être timbré à 6 kilogrammes. La chaudière était munie des appareils réglementaires exigés par le décret du 30 avril 1880, savoir : deux sou-

papes, un clapet de retenue, un tube de niveau d'eau, un indicateur magnétique et un manomètre Bourdon placé près du niveau d'eau. En outre, un manomètre Naudin enregistreur, inscrivant à chaque instant la pression de la vapeur sur une feuille enroulée sur un cylindre animé d'un mouvement de rotation, se trouvait placé dans le cabinet du directeur contigu au bâtiment de la chaudière.

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La veille de l'explosion, le 6 octobre, l'appareil, qui était en chômage depuis trois jours, avait été visité avec soin intérieurement et extérieurement au 'moment de la mise en feu, le même jour, à 7 heures du soir, le générateur était en parfait :état et tous les appareils de 'sûreté fonctionnaient bien. Comme les carneaux venaient d'être nettoyés à grande

eau à la lance et que la cheminée était froide, le tirage se faisait avec difficulté et la pression se maintenait toujours au-dessous de 5 kilogrammes; à cinq reprises différentes, à partir de 7 heures du matin, la machine avait même manque de vapeur et le travail dans l'usine avait dû être arrêté.

Pour maintenir plus facilement la pression dans sa chaudière, le chauffeur eut la malencontreuse idée de diminuer le volume d'eau envoyé par la pompe alimentaire, en fermant à moitié l'un des robinets placés sur le tube amenant l'eau du condenseur à la chaudière ; mais, sans que le chauffeur s'en doutât, le robinet était complètement fermé dans la position où il l'avait mis. Dans ces conditions, l'eau de la chaudière fut évaporée à siccité, et la tôle de '-coup de feu du premier bouilleur qui fut mis à:sec ayant fortement rougi, se déchira sur une longueur de lm,80. La chaudière étant presque entièrement vidée, les dégâts matériels furent insignifiants ; les parois

d'avant et d'arrière ,du massif de maçonnerie

furent seules démolies, et la chaudière ne subit pas de déplacement bien appréciable. Le chauffeur, qui était placé devant le foyer, fut brûlé mortellement par le jet de vapeur.

La fig. 18 de la Pl. -VII, qui reproduit le diagramme du manomètre enregistreur, montre d'une façon très nette que l'explosion s'est produite exactement à la pression de cinq kilogrammes, c'est-à-dire à une pression ne dépassant pas celle du timbre. D'après ce diagramme, on