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NOTE SUR UNE EXPLOSION DE CHAUDIÈRE
voit bien que la quantité d'eau de la chaudière a été
constamment en diminuant, au moins à partir de 10 heures du matin (heure à laquelle le chauffeur a probable-
ment fermé le robinet d'alimentation); car, à chaque arrêt de la machine et à chaque remise en marche, les variations de pression sont de plus en plus rapides, ce qui tient à ce que la consommation de vapeur prend une
importance de plus en plus grande par rapport à la masse d'eau décroissante de la chaudière (d'où résultent des chutes de pression de plus en plus rapides aux remises en marche), et que la chaleur constante du foyer est appliquée à une quantité d'eau qui va toujours en diminuant (d'où résulte une réélévation brusque de pression chaque fois que. la machine est arrêtée). Le chauffeur n'a évidemment pas suivi attentivement la marche de l'eau dans le tube indicateur en verre ; mais il a pu croire, jusqu'au dernier moment , que la chaudière contenait de l'eau, parce que la vapeur, qui se condensait par refroidissement dans le tube en verre, était arrivée ;it former une colonne d'eau, tenue en équilibre par la pression de la vapeur. Quelques minutes avant l'accident, le directeur était passé devant la chau-
A SOLRE-LECHATEAU.
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peur au moment où la tôle s'est assez refroidie pour permettre son contact avec l'eau. Dans l'accident de Solrele-Château , le diagramme du manomètre enregistreur
prouve jusqu'à l'évidence que la tôle portée au rouge s'est déchirée brusquement sans élévation anormale depres-
sion, et que la seule cause de cette rupture est la diminution de cohésion du métal, lorsqu'il est porté au rouge. On peut conclure de ce fait que l'emploi des soupapes à grande évacuation, comme la soupape Barbe, n'est pas un préservatif aussi efficace qu'on pourrait le croire contre les explosions provenant du rougissement des tôles, puisque la chaudière de Solre-le-Château n'aurait
pas échappé à l'explosion si elle avait été munie d'un appareil de ce genre, réglé pour une pression même égale à celle du timbre.
dière et avait constaté que l'eau apparaissait dans le tube et oscillait avec rapidité ; on a d'ailleurs retrouvé de l'eau dans le tube en cuivre du niveau d'eau brusquement replié pendant l'explosion. Mais le fait le plus intéressant que révèle cette explosion, c'est que lorsqu'une tôle est portée au rouge, il n'est pas nécessaire que la pression dans le générateur s'élève au-dessus du chiffre normal (5 kilogr. dans le cas présent) pour amener la déchirure de cette tôle. On est souvent tenté de croire que la rupture de la tôle rougie est produite par un phénomène de caléfaction, à la suite d'une alimentation brusque amenant de l'eau froide sur une paroi portée au rouge, qui se résout subitement en va-
Tome IX, 1886.
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