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446 RAPPORT SUR L'EXPLOSION D'UN PISTON CREUX
A son pourtour sont logés deux anneaux de segments élastiques. La cavité a un cube approximatif de 17 litres.
Circonstances qui ont accompagné l'accident. Depuis quelque temps le piston glissait mal dans son cylindre; on procéda, le 2 novembre, à son examen et dans
ce but, on le sortit du cylindre et on le posa sur une forte plaque de tôle. Puis on essaya d'enlever les segments à coups de burin. Comme ces derniers résistaient et se brisaient, le chef des ateliers ordonna de procéder comme d'habitude, et d'allumer un feu de bois autour du piston, pour brûler les corps gras qui engorà eaint les segments. Pendant l'échauffement, les ouvriers frappaient au pourtour pour ébranler les segments : le chef mécanicien était à 1m,20 du piston ; sa tête était à la hauteur du plan médian. Le feu de bois, qui n'avait pas une grande intensité, était allumé depuis un quart d'heure environ, quand l'accident se produisit : le piston venait de voler en éclats; le chef mécanicien était mortellement frappé à la tête, Les ouvriers présents affirment que l'explosion s'est produite sans bruit violent, sans détonation. Étude des débris. Le piston s'est segmenté en plus de vingt fragments de grosseur très inégale, qui ont été lancés dans tous les sens. Les débris du feu ont été dispersés et comme soufflés par une action centrale; enfin, la plaque de tôle, sur laquelle reposait le piston, a été découpée, comme à l'emporte-pièce, suivant une ouverture circulaire, exactement égale à la section du piston. M. Laur a remarqué que trois des fissures rayonnent autour d'un petit trou bouché par un goujon de fer, qui paraissait mal fixé et qui a pu établir une communication
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AUX HOUILLÈRES DE CARMAUX ( TARN).
entre la chambre supérieure du cylindre et la cavité du piston.
Il conclut en Conclusions de l'ingénieur en chef. rapportant l'accident à une explosion violente, qu'il considère comme due à une certaine quantité d'eau, ayant pu s'infiltrer dans la cavité du piston creux par le petit trou, mal bouché, qui a été signalé plus haut. M. l'ingénieur en chef Laur considère, d'ailleurs, comme vicieuse la pratique, adoptée à Carmaux, de chauffer sans précaution les pistons creux des machines à vapeur, mais il ajoute que l'explosion si violente, qui s'est produite, est due à une cause accidentelle qui ne pouvait être prévue, et il est d'avis que l'accident n'engage aucune responsabilité et ne comporte aucune suite judiciaire ou administrative.
Avis du rapporteur. Le rapport de M. Laur est daté du 17 novembre 1885; lorsqu'il l'a rédigé, il n'avait pas connaissance du mémoire de M. de Grossouvre, qui a été inséré dans la lie livraison des Annales des mines, en 1885.
Nous rappellerons sommairement les faits relatés dans ce mémoire; il indique 5 accidents survenus par le chauffage 'des pistons creux depuis 1885, et en signale un particulièrement remarquable : le 8 juillet 1869, aux ateliers
d'Ivry, un mortaiseur venait de pratiquer une entaille dans un piston creux ; il en approcha une lumière ; aussi-
tôt une détonation se produisit et il fut brûlé au visage et aux cheveux.
M. de Grossouvre a fait analyser les dépôts contenus dans ,le piston d'une machine en service depuis 11 ans
ils seraient essentiellement comPosés de fer oxydulé et contiendraient en outre 3.à 4 p. 100 de matières grasses. Des faits précédents, M. de Grossouvre conclut qu'il Tome IX, 1886.
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