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DE LA FRANCE. '584 NOTE SUR LA CARTE GÉOLOGIQUE DÉTAILLÉE
méconnu l'intérêt des cartes géologiques détaillées; mais par suite d'une appréciation erronée des moyens les plus propres à conduire au but, elle se trouvait un peu arriérée en 1868. Dès 1835, c'est-à-dire au moment où les explo-
rations d'ensemble afférentes à la carte générale touchaient à leur fin et où on pouvait déjà en escompter les résultats, elle avait donné des instructions aux préfets et aux ingénieurs des mines pour l'exécution des cartes détaillées. Les conseils généraux des départements étaient invités à voter des fonds dans ce but. Ces mesures ont
eu pour effet de faire des cartes détaillées, des uvres essentiellement régionales et n'ayant entre elles aucun lien, puisqu'elles étaient exécutées par des observateurs conservant une entière liberté d'action. C'est ce que constate le rapport du 30 septembre 1868. À cette époque, il y avait quarante - quatre cartes départementales publiées ; mais entreprises à des époques différentes, suivant des méthodes diverses et à des échelles inégales, ,elles présentaient des disparates trop accusés pour répon-
dre au but que l'on avait en vue. De là la nécessité de reprendre le travail sur de nouvelles bases, afin d'introuire dans les résultats acquis l'harmonie et l'homogénéité que pouvait seule procurer une direction unique et élevée. Telle est donc l'origine de l'institution, en 1868, d'un service spécial pour l'exécution de la carte géologique détaillée de la France. Il a sa raison d'être dans la reconnaissance un peu tardive de la fausse manoeuvre exécutée en 1835 et des résultats insuffisants auxquels elle a donné lieu. En proposant de substituer un état de choses nouveau à l'ancien, le rapport du 30 septembre avait évidemment
à tracer un programme. Il en a posé de la manière suivante les bases essentielles. Les relevés géologiques du sol devaient être effectués et reportés sur la carte du dépôt de la guerre au 1/80.000. Le personnel affecté à l'exé-
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cution de la carte comprenait, indépendamment du directeur, un sous-directeur et cinq ingénieurs. On prévoyait
qu'un terme de dix années suffirait à l'achèvement des études sur les- 286 feuilles de la carte entre lesquelles le territoire français était alors divisé. Le tirage de chaque feuille devait avoir lieu à 200 exemplaires. Enfin, la dépense était évaluée à un million de francs. À la suite du décès de M. Élie de Beaumont, survenu en septembre 1874, le service de la carte géologique détaillée a été l'objet d'une réorganisation. L'administration
des travaux publics n'y a procédé qu'avec mesure et après avoir pris notamment l'avis d'une commission instituée à cet effet et composée de trois inspecteurs généraux des mines et d'un ingénieur ordinaire, secrétaire. Le résultat principal de l'enquête à laquelle cette commission s'est livrée a été de constater la disproportion manifeste qui existait entre le plan suivi pour l'exécution de l'ceuvre et les moyens dont le service disposait pour la mener à bonne fin. Il lui a paru que le remède à une pareille situation consistait dans le concours de collaborateurs auxiliaires pris en général en province, soit
dans le corps des mines, soit au dehors, notamment parmi les membres de l'Université.
D'un autre côté, l'attention de l'administration des travaux publics s'est trouvée appelée sur la nécessité d'imprimer à la carte géologique une direction telle qu'elle restât une oeuvre, pour ainsi dire, impersonnelle, indépendante de tout système et pouvant être accueillie sans discussion et sans réserve par la généralité du pu blic spécial auquel elle était destinée.
L'arrêté ministériel du 21 janvier 1875, qui a reconstitué le service géologique, a résolu ces difficultés de la manière la plus heureuse en plaçant à côté du directeur, .seul responsable envers le ministre, une commission ap-