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DE LA COMMISSION PRUSSIENNE DU GRISOU.
SUR LES TRAVAUX
même travail, combien sont variables les conditions de propagation de l'inflammation et quel rôle prépondérant peut jouer, pour augmenter la vitesse de cette propagation, l'agitation du gaz qui mélange le gaz non brûlé au gaz enflammé. Il pourrait donc se faire que, dans un large
espace, la propagation de l'inflammation pût encore se faire, d'une façon plus ou moins irrégulière, dans un mélange tenant moins de 0,056 de grisou. C'est, en effet, ce qui 'parait résulter des expériences de la Commission prussienne, qui a vu l'inflammation se propager, en produisant une série de petites décrépitatons, dans une atmosphère tenant seulement 0,04 de gaz. Si le mélange gazeux a été bien homogène, si l'analyse chimique du mélange a été suffisamment précise, il résulterait de là que la limite d'inflammabilité du mélange d'air et de grisou doit être notablement abaissée. Toutefois, le fait ne peut être considéré comme hors
de doute, car il semble en contradiction avec les expériences prussiennes sur l'observation de la longueur de la flamme produite par un coup de mine bourré avec de l'argile et débourrant dans une atmosphère contenant des proportions variables de grisou. La courbe (fig. 12) qui représente ces observations montre que la longueur de la flamme croît légèrement d'une manière continue, et à peu près proportionnelle-
ment à la proportion du grisou jusqu'à 6 p. 100 de ce gaz. L'effet est le même que celui qu'on constate sur une flamme de lampe qui s'allonge dans le gaz en s'entourant d'une auréole, le gaz venant brûler autour de la flamme et à une distance de celle-ci d'autant plus grande que la teneur en grisou est plus élevée. A 7p. 100 la longueur
de la flamme augmente subitement et passe de 11 tres à 52 mètres. Il semble donc bien que l'explosion se produit ici entre 6 et 7 p. 100 de gaz et non pas entre 4 et 5.
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3° MÉLANGES DE GRISOU ET DE POUSSIÈRES DE HOUILLE.
On sait que M. Calloway, après avoir cru établir qu'un mélange d'air et de poussières de houille n'est pas inflammable à la pression et à la température ordinaires, s'était appliqué à montrer que le même mélange pouvait devenir
inflammable lorsqu'il contenait des quantités de grisou relativement faibles. Le savant chimiste de Woolwich , M. Abel, reprenant ces expériences, avait même avancé
que des mélanges d'air avec certaines poussières de houille (poussière de la mine de Lycett), devenaient inflam-
mables lorsqu'on, ajoutait au mélange 1,5 p. 100 de grisou seulement.
On comprend combien cette assertion avait 'ému les mineurs, car une proportion de grisou aussi faible que 1,5
p. 100 est difficile à apprécier avec les appareils ordinaires d'éclairage dont sont pourvus les ouvriers. Dans notre mémoire nous contredîmes formellement, appuyés par nos recherches particulières, les assertions de M. Abel, en ce qui touche la faible proportion de grisou nécessaire pour rendre combustibles les poussières
de houille. Nos conclusions étaient textuellement les suivantes
« I° Parmi les poussières essayées par nous , celles qui étaient incombustibles dans l'air, le restèrent encore
dans un mélange non détonant d'air et de gaz d'éclairage;
« 2° Celles qui étaient combustibles par elles-mêmes brûlaient plus facilement, la vitesse de propagation de l'inflammation étant un peu accrue, dans un mélange non détonant d'air et de gaz d'éclairage. » Nons résumions ces conclusions en disant que « l'influence du grisou sur la combustibilité des poussières, si