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MÉMOIRE SUR L'AÉRAGE DES MINES
DANS LE BASSIN HOUILLER DE LA RUHR.
relation avec la constitution géologique du terrain. Pour m'en rendre compte, j'ai indiqué, sur une petite carte (*) (Voir Pl. 1, fig. 2), les centres d'exploitation des mines que le tableau précédent dénote comme les plus grisouteuses (toutes celles qui dégagent plus de 2 mètres cubes de grisou par mètre cube de houille extraite). J'y ai ajouté un certain nombre d'autres mines que je n'avais pu faire entrer dans le tableau précédent faute de documents suffisants, mais que la statistique des accidents montrait être aussi assez dangereuses. La carte étant ainsi dressée, j'ai pu voir immédiatement que les mines que j'y avais marquées se groupaient en quatre bandes parallèles, remarquablement alignées suivant une direction d'environ N. 65° E., et sensiblement équidistantes.
L'angle du pli est, en effet, pour le lee de 75°, pour le 21n" et le 3'n0 de 90° environ, pour le 4'" de 110° (*).
Cette. direction N. 65°E. est celle du plissement général de toute la formation houillère de la Ruhr, et, en se reportant au profil géologique (Pl. I, fig. 1), on voit que
les bandes grisouteuses correspondent à des arêtes de plis anticlinaux, marqués sur le profil par quatre lignes verticales A, B, C, D. Il est remarquable que, si l'on range ces quatre plis par ordre d'importance au point de vue de
l'abondance du grisou qui s'y dégage, c'est-à-dire dans
l'ordre suivant (') Pli de Dortmund ; Pli de Herne ; Pli de Hürde ; Pli d'Essen ;
cet ordre est précisément celui qu'on obtiendrait en les classant d'après l'importance géométrique du plissement. (*) Tirée de la Carle industrielle de Ddeker, citée p. 148. (**) Déduit de la comparaison de la carte (fig. 2) avec le tableau de la page précédente.
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Ces faits viennent à l'appui de la théorie, que j'ai émise, l'année dernière, dans un de mes mémoires de voyage (**), à propos de faits analogues observés dans le bassin houiller de Waldenburg (Basse Silésie), et d'après laquelle, contrairement à l'opinion de M. le Bergrath Schütze, l'importance des dégagements grisouteux serait
due plutôt aux dérangements géologiques et aux compressions qui en résultent, qu'à la composition de la houille et à la nature des plantes dont elle a été formée. Toutes les méthodes d'exploitation que j'ai vu employer dans la Ruhr sont des variantes de la méthode de foudroyage par piliers longs, Méthodes d'exploitation.
connue en Allemagne sous le nom de Pfeilerbau Methode.
Le remblai est presque inconnu en Westphalie ; jamais du moins n'en introduit-on dans la mine, ni ne l'emploiet-on pour le remblayage complet des parties dépilées. On se borne seulement, dans certains cas, à laisser dans la mine les stériles qu'on est obligé d'abattre soit dans le traçage, soit dans le dépilage, lorsquIon peut en trouver l'emploi pour remblayer certaines parties restreintes du champ d'exploitation, ou pour construire des massifs jouant le rôle de cloisons d'aérage, comme cela se pratique à la miné Dorstfeld, sous le nom de Wetterréjschen (voir plus loin).
L'exploitation comprend, d'après cela, une période de traçage, dans laquelle on découpe le quartier en préparation en piliers de 10 à 15 mètres de remontée et d'une longueur variable tant avec les conditions locales qu'avec les habitudes de chaque exploitation; cette période (*) Voir le profil géologique (Pl. 1, fig. 1). (**) Voir Ann. des Mines, 1886, 5' liv., p. 221 et suiv.