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NOTE SUR UN ACCIDENT
SURVENU AU PUITS DE FONTANES.
que la benne sur laquelle étaient ces hommes fut soulevée à plusieurs reprises ainsi que l'étrier qui la supportait. En même temps, on entendit le bruit des portes fer-
constatèrent que des deux côtés elles s'éteignaient au même niveau, soit à 25 mètres de l'orifice ; il n'était encore que 3' 20'; on peut juger par là de la rapidité avec
mant le niveau 125 qui battaient violemment dans le puits.
« Ahi au jour, ahi au jour ! » crièrent aussitôt ces ouvriers qui se crurent perdus, et ils arrivèrent sur le bord du puits au milieu d'une colonne de fumée et de poussières charbonneuses qui montait jusqu'aux molettes du chevalement. Ils avaient à peine mis pied à terre que l'acide carbonique sortait du puits à gueule-bée et, em-
porté par le vent, retombait du côté des chaudières où il se faisait sentir des ouvriers qui s'y trouvaient à Ce moment.
Le chef de poste comprit, à l'effroyable intensité du dégagement qui venait de se produire, les dangers que courait le personnel occupé dans les travaux. Il fit aussitôt descendre la benne au niveau 125 où il savait que le malheureux ouvrier chargé de la pompe Tangye se trouvait et donna ordre aux trois ouvriers qui étaient avec lui de descendre dans la mine par la galerie d'intro-
duction des remblais et d'en faire remonter tous les ouvriers il était à ce moment 3 heures précises du
matin.
Quant à lui, il courut au ventilateur faire doubler la vitesse, prévint le maître-mineur et envoya un express à l'ingénieur, M. Lange. Cet ingénieur, occupé à surveiller une recherche importante dans l'intérieur de sa section, avait dû passer la nuit au lieu même de ce travail : dès qu'il fut informé de la catastrophe, il accourut au puits
où il prit la plus large part à toutes les opérations subséquentes. Cependant, le chef de poste et le maître-mineur étaient
revenus ensemble au puits, ils firent descendre des lampes dans le puits n° 1, ensuite dans le puits n° 2 et
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laquelle l'invasion s'était propagée. Toute tentative de sauvetage par les puits était donc impossible.
Les trois ouvriers envoyés par le chef de poste dans la mine y avaient pénétré par la galerie d'introduction des remblais et avaient donné l'alarme sur leur passage. Arrivés vers le milieu du plan incliné de la couche n° 3, l'un d'eux s'arrêta pour surveiller la marche de l'air et ses deux camarades descendirent avec prudence au fond du plan, avec l'intention de s'engager dans la galerie du niveau 90, l'un vers le nord, l'autre vers le sud. Ils venaient à peine d'arriver à ce niveau, que celui qui était resté en arrière entendit, dans la traverse de gauche, des ouvriers qui venaient vers lui précipitamment ; ils lui firent connaître qu'ils avaient été envahis par le mauvais air, et que leurs lampes s'étant éteintes, ils fuyaient vers le jour. Ceux-ci rappelèrent aussitôt les deux ouvriers qui étaient descendus dans le plan et ils revinrent tous ensemble à l'entrée de la mine. Les ouvriers dont les trois sauveteurs avaient fait la rencontre, étaient ceux des chantiers situés au nord du plan incliné. A l'avancement du niveau de fond se trouvaient un mineur et son manoeuvre. Ce dernier travaillait au bas du chantier : il avait suspendu sa lampe au toit et
était en train de faire un coup de mine lorsque le mineur descendit vers lui pour allumer sa lampe qui s'était éteinte. Le manoeuvre se plaignit alors de bourdonnements dans les oreilles, de maux de tête et d'estomac, et comme il abaissait sa lampe pour donner du feu à son chef de
chantier, celle-ci s'éteignit. Le chef de chantier, ouvrier ancien et expérimenté, comprit aussitôt le danger et se sentant indisposé lui-même, donna par ses cris l'alarme à Tome XI. 1887.