Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
NOTE SUR UN ACCIDENT
SURVENU AU PUITS DE FONTANES.
tout le quartier. Il était d'ailleurs bien temps, car non seulement leurs lampes, mais encore successivement celles des ouvriers qui travaillaient dans les chantiers
des remblais ; ils passèrent devant le corps du manoeuvre c-le la descente du niveau 90, descendirent le second plan incliné, arrivèrent ainsi au niveau 93, et prenant la descente clid, purent atteindre et parcourir le travers-bancs du niveau 125. Mais au point d'intersection de ce travers-bancs et du niveau, ils furent arrêtés par l'acide carbonique qui remplissait toute la galerie du 125 et remontèrent au jour. Là,
98
voisins s'éteignirent ; le mauvais 'air atteignait donc déjà le deuxième niveau du plan.
Lorsque cette petite troupe arriva au jour, elle se compta et constata l'absence des deux ouvriers qui tra-
vaillaient à la descente de reconnaissance au sud du plan incliné. Il en fut rendu compte au maître-mineur qui constata qu'il lui manquait 5 ouvriers, savoir le
pompier de la recette 125,1es 2 ouvriers du travers-bancs du même niveau et ceux de la descente du niveau 90. Il pénétra dans la mine accompagné de plusieurs ouvriers, par la galerie d'introduction des remblais, en laissant ou-
verte la porte qui d'ordinaire ferme cette galerie et, marchant ainsi en suivant le sens du courant d'air, il arriva avec peine au sommet de la descente où il trouva le corps du manoeuvre froid et inanimé.
La position de ce corps indiquait bien comment ce malheureux avait été pris. Cet ouvrier venait de monter un panier de charbon qu'il avait déchargé dans la benne, ainsi que l'indiquait la position du chariot et du panier vide. Puis se sentant fatigué et ressentant probablement déjà les effets du gaz qui commençait à charger le courant d'air, cet ouvrier qui était, paraît-il, délicat de corps et d'ailleurs peu avisé, au lieu de prévenir son chef de chantier et de fuir, s'était assis sur le bord de la remontée, se plongeant ainsi encore davantage dans le gaz et était probablement aussitôt tombé asphyxié. L'état de l'atmosphère ne permit pas au maître-mineur d'aller plus loin ; il remonta au jour. M. de Place, directeur de la compagnie, et ses ingénieurs venaient d'arr:ver sur les lieux. Ces messieurs, accompagnés du maîtremineur et d'un certain nombre d'ouvriers, firent une descente dans les travaux par la galerie d'introduction
99
ils trouvèrent le personnel du service des mines ayant à sa tête M. Rigaud, ingénieur en chef des mines, qui prit la direction des opérations ayant pour but d'arriver aux corps des cinq victimes et de les remonter au jour. Pour cela, on essaya d'abord de rechef de descendre dans le puits ; dans une première descente,
on constata que
l'acide carbonique atteignait encore la couronne de la recette du 125. On le refoula par de violentes chasses d'eau et bientôt après, il fut possible d'arriver à la re-
cette du 125. Les deux portes fermant cette recette étaient ouvertes et au delà de la seconde, se trouvait, couché en travers de la galerie, le corps du pompier. On constata qu'à cette heure encore, le retour d'air du travers-bancs Sainte-Barbe, au niveau 125, était chargé d'acide carbonique au point d'éteindre les lampes. Il fut décidé de continuer les chasses d'eau de manière à faire
baisser le gaz à une dizaine de mètres au moins au-dessous du 125 et de pratiquer ensuite, à 7 ou 8 mètres de cette recette, une brèche dans la cloison de manière à isoler le gaz restant dans les parties inférieures des travaux. Ces opérations effectuées, on pénétra dans la mine par
la galerie d'introduction des remblais, et on put sans difficulté arriver au point de rencontre du travers-bancs d'aérage avec le niveau 125. On trouva bon air dans ce niveau et on parvint à l'avancement du travers-bancs dans lequel travaillaient la nuit précédente deux ouvriers