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188 NOTE SUR DEUX EXPLOSIONS DE CHAUDIÈRES
pillant les outils des chauffeurs dans toutes les directions. Des briques ont été projetées à 90 mètres de distance; ; quant au bouchon en fonte, il est venu heurter, à 4m,70, le mur du quai et est retombé le fond en bas.
Plusieurs ouvriers ont été renversés ; un seul a reçu des brûlures assez graves, il est actuellement à peu près guéri.
La ligne de rupture de la fonte a suivi rigoureusement celle des rivets qui la fixaient sur la tôle, sur 21n,34 de développement (fig. 8, 9); sur les 0'n,57 restants, elle est en pleine fonte (fig. 8, 10). L'examen de la cassure permet immédiatement de fixer
la cause de l'accident ; sur le flanc gauche du bouchon de a en b (fig. 8), il existait une ancienne cassure s'étendant sur l'espace compris entre 21 rivets, et intéressant près de la moitié de la circonférence. La présence, sur le grain de la fonte, d'une couche terreuse ayant abso-
lument le même aspect que le dépôt produit sur les parois intérieures du bouilleur, ne permet aucun doute à cet égard. La fissure se propageait au delà, de ô vers d, et intéressait encore 15 rivets, mais elle était plus serrée et sa trace ne peut être suivie que par la couleur noirâtre de la cassure. Enfin, sur un pou plus du quart de la circonférence, de c en d, la cassure était nette et brillante. Une pareille fissure devait donner naissance à des fuites ; mais comme elles se produisaient à l'intérieur des
carneaux, on ne les a pas découvertes. Cependant, le jour de l'accident, vers huit heures du matin, le chauffeur
remarqua que la murette antérieure du bouilleur était mouillée ; il enfonça même une brique pour se rendre compte de l'origine de cette fuite, mais ne poussa pas
AUX FORGES DE L'ADOUR ET AU PUITS MARSEILLE. 189
tuant, il découvrit une fuite sur le côte gauche du bouchon; le chaudronnier fut appelé et mata la tôle, puis on ne s'occupa plus de cet incident jusqu'au moment de l'explosion.
Précisément au point où cette fuite avait été remarquée, M. Tauzin a constaté que la cassure était bulleuse et scoriacée (x, fig. 8).
Mais il rapporte surtout la fissure préexistante à la façon dont le bouchon de fonte a été coulé, et dont la rivure a été faite. Il a pu constater que le moule de ce bouchon portait de petits noyaux de terre destinés à faire venir de fonte les trous des rivets ; cette couronne, située à la partie supérieure du moule retient les traces de scorie que le fondeur laisse passer par inadvertance. Dès lors, cette scorie vient se loger dans l'espèce de grillage formé par les noyaux de terre, et y reste engagée. De plus, il est fort difficile, avec de pareilles pièces,
de faire correspondre exactement les trous venus de fonte et ceux qui sont forés dans la tôle. On se sert alors
d'une sorte de 'broche en acier, formant fuseau, qu'on enfonce de force pour amener la correspondance des trous. La tôle peut à la rigueur s'étirer ; mais la fonte casse et l'on ne s'aperçoit pas toujours de sa rupture. II est donc nécessaire de prohiber absolument le travail à la broche, et de se servir de l'alésoir. M. Tauzin a constaté que les ouvriers de MM. Broyet et Delord se sont servis, dans l'espèce, de la broche : les bords de certains trous sont en effet rugueux, et la tôle déborde dans les irrégularités des trous de la fonte. L'Ingénieur en chef des mines, Rapporteur..
Signé : MICHEL LÉVI'.
plus loin ses investigations.
Le soir, vers trois heures, l'humidité du mur s'accen-
L'avis de la Commission centrale a été le suivant