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202 EXPÉRIENCES SYNTHÉTIQUES SUR L'ABRASION.
un ouragan; Pana (*) a depuis longtemps observé le même
fait sur les maisons du cap Cod, aux Etats-Unis, et l'on cite encore à ce propos les habitations de l'île de Syli dans la mer du Nord (**). L'abrasion a même reçu un emploi industriel. M. Tilghmann (***) s'est, le premier, servi d'un jet de sable projeté directement ou entraîné par un fluide en pression tel
que l'air ou la vapeur d'eau, pour user et perforer les roches les plus dures. Dans des expériences faites en employant de la vapeur à7 atmosphères, les roches étant placées à 25 millimètres du jet de sable quartzeux s'échappant d'une sorte d'injecteur, l'abrasion a atteint, par minute 24,58 centimètres cubes pour le granite, pour le marbre, 49,17 pour le grès tendre. 163,9
Avec de la vapeur à 20a"n,5, M. Tilghmann est parvenu percer en 25 minutes un trou de 37 millimètres de diamètre dans une plaque de corindon, ayant 37 millimètres d'épaisseur. On a récemment employé le même procédé pour exécuter divers travaux industriels, entre autres pour percer des vitres destinées à faciliter la ventilation; on a ima-
giné dans ce but plusieurs appareils dont on trouvera la description dans les ouvrages spéciaux (****).
Le phénomène m'a semblé pouvoir être soumis à des mesures directes. En attribuant à chaque échantillon de roche ou de matière résistante quelconque expérimentée un coefficient numérique d'abrasion, on se rendra mieux (*) Dana, influai of geology, p. 631. (**) De Lapparent, Traité de géologie, p. 438. (*"*) Revue de géologie, IX, 16, 1870-71.
(***") Appareil Itervé-Mangon , appareil Mathewson, Nature,. 7 juillet 1877; 6 février 1886.
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compte de la façon dont cette roche cède 'à une action analogue à celle qui s'accomplit dans la nature. Il suffira pour cela d'employer comme matière usante un corps homogène assez commun pour être aisément retrouvé, de le faire agir d'une manière parfaitement déterminée, de procéder par pesées et enfin, dans chaque expérience, de ne modifier à la fois qu'une seule des diverses variables du phénomène. Le quartz cristallisé limpide du Brésil ou de Madagascar, concassé et tamisé à travers deux tamis à trous ronds ca-
librés, répond à ces conditions. Les grains sont chassés par un courant d'air sous une pression déterminée contre la plaque de roche placée à une distance connue de l'ouverture du tube qui amène le jet. Après que celle-ci a subi le choc d'un certain poids de grains de quartz, on mesure sa perte de poids et, quelle que soit la quantité de poudre employée, on ramène par le calcul à la perte de poids qui aurait été subie sous l'action d'un même poids de quartz, 25 grammes, par exemple. Rien n'empêche d'ailleurs, de faire varier à volonté et isolément l'une quelconque des conditions de l'expérience, la pression, le poids , la grosseur et la nature des grains de sable l'inclinaison de la plaque, la quantité d'humidité qui l'imbibe et d'étudier .les changements éprouvés dans chaque cas par l'abrasion. DESCRIPTION DE L'APPAREIL.,
L'appareil employé pour ces recherches et ces mesures se compose d'une pompe A (fig. 1, Pl. VIII) avec son réservoir B et son manomètre C, du magasin à sable DE,
de la boîte F et des flacons collecteurs H. La pompe, le réservoir d'air et le manomètre à mercure ne présentent aucune disposition particulière.
Le magasin à sable se compose de deux parties. Un