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NOTE SUR LES PRINCIPALES EXPLOSIONS
effet était possible, bien des houillères déjà auraient chi sauter. Ils font remarquer que dans les trois explosions dont il s'agit les coups de mine ont été tirés dans d'anciennes galeries au rocher, dont les parois n'ont pas été remuées depuis longtemps et sur lesquelles a pu s'amasser une quantité considérable de poussière de l'espèce la
plus fine enlevée par l'air du haut des bennes, et qu'il est rare que des coups de mine soient tirés dans ces conditions particulières ; ils inclinent à croire que cette
poussière serait encore plus dangereuse que celle déposée sur les voies. Ils citent, en outre, deux explosions qui se sont produites à Seaham, en 1871 et 1872, tout près du point-origine de l'explosion de 1880 et lors desquelles il avait été également tiré des coups de mine dans la galerie au rocher.
Si MM. Atkinson admettent que le grisou a joué un rôle dans l'origine de deux des explosions considérées, ils pensent, au contraire, qu'une fois l'explosion commencée
les poussières ont propagé les cinq explosions ; ils admettent pour cela : 10 une onde d'air précédant l'explosion et remplissant l'atmosphère des galeries de poussière; 2° la flamme suivant immédiatement dans l'air comprimé chargé de poussière.
'Si l'on ne peut nier aujourd'hui la possibilité, dans certaines circonstances, de l'inflammation d'un mélange d'air et de certaines poussières en quantité suffisante, par une flamme, ou un coup de mine, rien ne démontre encore que l'inflammation de poussières seules ou même avec une faible proportion de grisou puisse se propager par elle-même et par les poussières à des distances considérables comme celles parcourues par les explosions examinées. Au contraire, les remarques de MM. Mallard et Lechâtelier (*) semblent démontrer qu'il y aurait une (*) Ann. des mines, t. IX, 3' livr. de 1886.
SURVENUES DANS LES HOUILLÈRES ANGLAISES. 31i1
limite à cette distance de propagation, variable avec la nature même de la poussière, mais dans tous les cas assez restreinte. Cependant, il parait difficile d'admettre la présence du grisou en proportions tant soit peu notables dans quelques-unes des explosions , et, d'autre part, certains faits seraient difficilement explicables en admettant la présence du grisou. Ne serait-il pas possible que l'inflammation première une fois produite, soit de poussières seules, soit d'un mélange de grisou et de poussières et cette inflammation ayant donné lieu à une explosion, la combustion des poussières ne se propageant d'ailleurs qu'a une distance relativement faible, celles-ci mises en suspension dans l'air chassé par l'explosion fussent enflammées plus loin à nouveau, soit directement à un feu nu, soit à la flamme chassée hors du tamis d'une lampe de sûreté? Si l'on passe en revue les diverses explosions examinées, y compris celle de Mardy, on trouve partout, sauf une exception, des lampes dans des positions telles que l'explication précédente pourrait trouver son application. L'hypothèse que nous faisons là
expliquerait en même temps comment les effets de la flamme ne se font pas sentir sur tout le parcours de l'explosion, tandis que les effets mécaniques suivent naturellement la colonne gazeuse mise en mouvement. L'exception signalée se trouve dans l'explosion d'Usworth où les effets se sont fait sentir jusqu'au front de taille du quartier Crossent, à une distance de 900 mètres environ
du Narrow Board Way, où se trouvaient les dernières lampes ; cette exception est d'autant plus remarquable que depuis l'embranchement du Right Hancl Way avec le
Crossent Way jusqu'au front de taille, sur une longueur
de 600 mètres environ, le roulage se faisait dans le Crossent Way par chevaux et, par conséquent, d'après ce qu'admettent MM. Atkinson eux - mêmes, cette galerie ne devait pas se trouver dans des conditions favorables