Annales des Mines (1887, série 8, volume 11) [Image 194]

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RECHERCHES EXPÉRIMENTALES

SUR LA CONSTITUTION DES MORTIERS.

est pas moins certaine, et on doit arriver par leur con-

la nécessité d'un renouvellement progressif de la vapeur

naissance exacte à donner la théorie complète du durcissement des mortiers hydrauliques, sans qu'il soit nécessaire de faire intervenir aucune force mystérieuse, tella que l'affinité capillaire ou toute autre. Dans cet ordre d'idées, la marche à suivre est de cern, mencer par étudier, au point de vue chimique et miné-

ralogique, les diverses combinaisons de la chaux avec la silice, l'alumine, etc., déterminer leurs caractères et ensuite chercher à reconnaître la présence des uns

et des autres dans les ciments et les chaux hydrauliques. ÉTUDE SYNTHÉTIQUE DES SELS CALCAIRES.

Chaux, Ca O. La chaux anhydre s'obtient par calcination du carbonate de chaux, entre 800 et 900 degrés ou de l'azotate de chaux au rouge sombre. Sa propriété essen-

tielle est de se combiner directement à l'eau en dégageant

une grande quantité de chaleur et en s'éteignant, c'està-dire en se gonflant, se fissurant et se réduisant finalement en une poussière impalpable. Cette propriété joue un grand rôle dans les mortiers hydrauliques dent elle, produit la pulvérisation sans aucune dépense de force mécanique ; elle amène souvent, d'autre part, la destruction des maçonneries dans lesquelles on a employé des produits renfermant de la chaux libre non éteinte. Il est donc très important de rappeler ici les conditions qui. rendent cette extinction plus ou moins énergique.

L'eau à l'état de vapeur ou plus exactement l'air humide donne un foisonnement beaucoup plus considérable que l'eau liquide ; mais la rapidité de l'extinction

est moindre avec l'eau à l'état de vapeur par suite de

.absorbée. Certains produits qui font prise sans gonfler au contact ,de l'eau liquide s'éteignent sous l'action de l'air humide ;

d'autres, au contraire, restent inaltérés dans les mêmes conditions.

L'élévation de la température augmente d'une façon

énorme la rapidité de l'extinction et la grandeur du

foisonnement. Des produits qui ne renferment que peu de chaux libre et ne donneraient à froid qu'un gonflement insignifiant, se fissurent dans tous les sens quand on les fait prendre dans l'eau chaude. La compacité de ,la chaux, qui modifie l'étendue des surfaces de contact avec l'eau, exerce une très grande influence sur la rapidité de l'extinction. La chaux cuite rapid-ement au-dessous de 1000 degrés s'éteint instantanément quand on vient à la plonger dans l'eau. Chauffée eu blanc, elle mettra plusieurs minutes à s'éteindre. Enfin la chaux d'azotate fortement calcinée met des heures et même des jours à s'éteindre. Le mélange homogène (*) des matières étrangères à la chaux diminue cette propriété d'une façon considérable. On a remarqué depuis longtemps que les calcaires impurs donnent des chaux difficiles à éteindre et que l'on appelle chaux maigres. On obtient très facilement des produits

semblables au laboratoire en fondant ensemble de la chaux vive avec une petite quantité de chlorure de calcium, d'aluminate de chaux. Pour des mélanges en proportions convenables, les produits font prise avec l'eau froide, s'éteignent à l'eau chaude et à l'air humide.

Souvent la prise à l'eau froide est suivie à la longue d'une ,extinction qui amène la désagrégation de la masse soli(1 J'entends par mélange homogène celui qui se produit dans la dissolution, les mélanges isomorphes, les verres.