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RECHERCHES EXPÉRIMENTALES
difiée. Ce sont les chaux limites de Vicat. Les chaux magnésiennes peuvent être prises comme un exemple très instructif de ce genre de phénomène. Les dolomies, carbonate double de chaux et de magnésie, donnent par la cuisson normale des chaux maigres d'une extinction difficile, mais qui ne sont jamais susceptibles de faire prise. En les cuisant à une température supérieure à
celle de fusion du fer, comme cela se fait dans la fabrication du revêtement des cornues pour Bessemer basique, on obtient une roche cristalline et compacte formée par la juxtaposition de cristaux d'une combinaison ou d'un mélange isomorphe de chaux et de magnésie. Finement pulvérisé et gâché avec de l'eau froide, ce produit fait prise comme un ciment; mis, au contraire, en présence d'air et de Vapeur d'eau à la température de 300 degrés, il s'éteint rapidement. Abandonné à l'air à la température ordinaire, son extinction ne commence à se manifester qu'au bout d'une année et continue ensuite pendant des années sans arriver à un terme. J'ai ainsi dans mon laboratoire depuis six ans un fragment gros comme le poing de cette chaux
magnésienne surcuite qui n'est encore effrité que sur 1 centimètre d'épaisseur. La lenteur avec laquelle se produit cette extinction est importante à retenir au point de vue de l'étude de la destruction lente des ciments à l'air. Ca0,1-10. L'hydrate de chaux est un des hydrates les plus stables que l'on connaisse ; quand on le chauffe rapidement, sa température stationnaire de décomposition se fixe entre 530 et 540 degrés ; sa tension de disso-
ciation, d'après les expériences que j'ai faites, n'atteint une atmosphère que vers 450 degrés. A 360 degrés elle n'est encore que de 100 millimètres de mercure. Au-dessous
de 100, elle est un infiniment petit qui échappe à tous nos procédés d'observation. Aussi l'hydrate de chaux peut-il se conserver indéfiniment dans l'air sec à la
SUR LA CONSTITUTION DES MORTIERS.
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température ordinaire et même au-dessus de 100 degrés sans s'effleurir. Il n'est que très lentement attaqué à la température ordinaire par l'acide carbonique ; sa dissolution, au contraire, absorbe très rapidement ce gaz.
On sait que la solubilité de ce corps dans l'eau est de Igr,3 par litre, c'est comme nous le verrons le plus soluble de tous les composés calcaires qui puissent se former dans les ciments.
Silicates de chaux simples. Silicates anhydres. Ce silicate est connu depuis longtemps ; il existe dans la nature où il a été appelé wollastonite ; il a été reproduit à diverses reprises au laboratoire. Je l'ai préparé en fondant dans un creuset brasqué un Si0', Ca O.
mélange de silice et de chaux en proportions convenables.
On obtient une masse très dure, à cassure cristalline, remplie de cavités. Examinée en laine mince au microscope
polarisant, on reconnaît que les cristaux se présentent en
lamelles minces et larges qui, vues par leur tranche, présentent une double réfraction très énergique, et, au contraire, vues par leur épaisseur, une double réfraction très faible, sinon nulle. Ce silicate finement pulvérisé et mis en digestion à froid, pendant plusieurs jours, dans de l'eau pure, dans des dissolutions de sels ammoniacaux ou dans de l'eau de chaux, n'éprouve aucune espèce d'altération, ce qui montre qu'il ne peut jouer aucun rôle dans le durcissement normal des
ciments. Il est rapidement attaqué par les acides forts avec production de silice en gelée ; il est lentement attaqué par les acides faibles, tel que l'acide carbonique. Gâché avec de l'eau chargée d'acide carbonique et abandonné dans une atmosphère d'acide carbonique, il fait complètement prise. Ce fait a également été observé par
M. Landrin et a été le point de départ d'une de ses théories sur la prise des ciments.