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RECHERCHES EXPÉRIMENTALES
SUR LA CONSTITUTION DES MORTIERS.
Le conaposé correspondant à cette 2 Ca 0. formule doit appartenir à la famille des péridots ; il n'existe
Portland; on voit fréquemment des morceaux de ciments cuits retirés encore chauds du four se pulvériser au bout d'un certain temps. Cette transformation serait accompagnée d'un dégagement de chaleur, rendu manifeste la nuit par une nouvelle incandescence des matières déjà refroidies. La valeur de cette poussière comme ciment est assez faible ; aussi sa production est une cause de
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pas dans la nature et n'a pas jusqu'ici été obtenu au laboratoire.
Je l'ai produit par fusion directe d'un mélange en proportion convenable de silice et de chaux ; la tempé-
rature nécessaire pour obtenir la fusion est voisine de la température de fusion du fer doux. On obtient ainsi un culot qui, retiré tout chaud du creuset, est compact, très dur et ne se laisse que difficilement casser au marteau.
En laissant au contraire refroidir le creuset avant de l'ouvrir, on ne trouve plus qu'une masse blanche, pulvé-
rulente, d'aspect identique à celui du mélange mis en expérience. La combinaison n'en est pas moins complète, car l'action des acides donne immédiatement un dépôt de silice en gelée. C'est qu'il se passe là, pendant le refroidissement, un phénomène très intéressant que l'on peut suivre en abandonnant à l'air le culot retiré tout chaud du creuset. On voit la masse absolument compacte au début
se fendiller peu à peu,' se gonfler, se désagréger progressivement et se réduire finalement en une poussière blanche analogue comme aspect à la chaux éteinte. Examinée au microscope, cette poussière est formée de fragments prismatiques à double réfraction faible s'étei-
gnant suivant leur plus grande longueur et présentant parfois de fines stries suivant cette direction. Ce phénomène de pulvérisation spontanée est connu depuis longtemps dans la métallurgie du fer ; on l'observe avec tous les laitiers de hauts fourneaux suffisamment calcaires. Jusqu'ici, on avait attribué cette pulvérisation à l'action de l'humidité atmosphérique qui amènerait une .extinction des laitiers par hydratation comme elle le fait avec la chaux vive. Le même phénomène s'observe encore dans la fabrication des ciments
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déchet important dans la fabrication. L'étude de cette question présente donc un intérêt direct au point de vue qui m'occupe ici.
J'ai commencé par m'assurer que cette propriété appartient au silicate SiO2, 2 Ca 0 et à lui seul, que par conséquent la pulvérisation spontanée dans les ciments et les laitiers est un indice certain de la présence de ce composé. En faisant varier dans les mélanges soumis à la .fusion les proportions relatives de silice et de chaux, on constate que la pulvérisation .est d'autant plus lente
et plus incomplète que l'on s'écarte davantage de la composition répondant à la formule ci - dessus. Le mélange SiO2 +1,5 Ca 0 donne des fragments non pulvérisés
assez volumineux pour qu'on puisse les tailler en lames minces. Des plages très brillantes à- double réfraction très énergique indiquent la présence de wollastonite. Cela montre en passant que le pouzzo-portland de M. Landrin n'existe pas comme produit défini et n'est qu'un mélange des deux silicates SiO2, Ca° et Si02, 2 Ca 0, qui conservent
chacun leurs propriétés individuelles. En remplaçant une
partie de la chaux par la magnésie dans le composé Si0', 2CaO, on diminue encore sa pulvérisation. Pour équivalents égaux de chaux et de magnésie, on obtient un
culot qui reste absolument compact, dur et nettement cristallisé, c'est la monticellite Si02, Ca 0, Mg O. L'addition
d'alumine et d'oxyde de fer diminue également la pulvérisation; c'est ainsi que les laitiers de hauts fourneaux mettent souvent plusieurs jours à se désagréger et ne Tome XI, 1887.
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