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RECHERCHES EXPÉRIMENTALES
SUR LA CONSTITUTION DES MORTIERS.
indiquant que l'arrachement s'est produit suivant les faces de contact de cristaux et non à travers ceux-ci,
verre dépoli est plus grande que celle du même morceau s'il était poli. Mais la cause principale de cette influence de rugosité me parait devoir être cherchée ailleurs. On observe, lorsqu'on cherche à coller un objet quelconque'
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dont la rupture eût donné une surface irrégulière. Lorsqu'à un corps faisant prise par lui-même, on ajoute un corps étranger inerte, du sable, par exemple, pour augmenter le volume du mortier obtenu, on doit faire en-
trer en ligne de compte l'adhérence du sel cristallisé pour ce corps étranger.
Cette adhérence dépend de la nature chimique des corps en présence et de l'état des surfaces. L'expérience journalière des laboratoires montre -que
des sels cristallisant dans un flacon en verre, adhèrent plus ou moins fortement après les parois. Les uns se laissent briser plutôt que de s'en détacher ; je citerai, par exemple, les cristaux de silicate de baryte qui se forment dans le flacon d'eau de baryte ; d'autres, au contraire, se détachent sous l'influence de leur propre poids ; c'est le cas du sulfate de chaux. J'ai vérifié que ce dernier sel n'adhérait pas davantage sur le carbonate de chaux et sur le quartz, c'est-à-dire sur les éléments du sable ordinaire. L'addition de sable ne peut donc que diminuer la résistance à l'arrachement des mortiers de plâtre. Les grains ne se. soudant pas au sulfate de chaux produisent simplement des solutions de continuité, diminuant la section pleine à peu de chose près comme le feraient des bulles' d'air. Cette conclusion est pleinement d'accord avec les résultats de la pratique; on emploie toujours le plâtre sans y ajouter de sable. L'état des surfaces joue également un très grand rôle dans l'adhérence ; on sait que pour faire le mortier de chaux, les sables les plus rugueux donnent de beaucoup les meilleurs résultats. L'influence de la rugosité résulte d'abord de l'augmentation des surfaces de contact ; il est bien évident que le développement de la îsurface réelle d'unq morceau de
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sur une lame de verre poli avec de la gutta-percha, du baume du Canada, corps adhérent fortement au verre, que le décollement une fois commencé en un point s'étend ensuite sous l'influence d'un effort trop faible, et que le même fait ne se produit pas si le verre est dépoli. Ce phénomène me parait devoir être rapproché de la facilité avec laquelle se propagent les fissures dans les corps homogènes et très résistants, tels que les verres qui, une fois fêlés, se fendent complètement sous un très léger effort, ce qui n'arrive pas avec les corps dont la cassure est rugueuse. Étendue des surfaces de contact. J'ai dit que le second facteur dont dépend la résistance d'un mortier est l'étendue des surfaces de contact de ces divers éléments. Cette étendue varie avec la t'orme des cristaux, avec ,le volume des espaces vides restant dans le mortier après la prise complète et avec le mode de répartition des espaces vides.
Forme des cristaitx. Une adhérence très faible par unité de surface, si elle est multipliée par une étendue de surface considérable, donnera comme résultante une force totale d'adhérence très grande qui pourra
même arriver à égaler la cohésion interne des cristaux, c'est-à-dire la résistance maxima que puisse présenter le mortier. La surface des cristaux augmente
d'ailleurs à mesure qu'ils sont plus allongés, qu'ils diffèrent davantage de la forme sphérique, dont la surface est un minimum. La forme de prismes allongés que j'ai reconnue dans la cristallisation du plâtre et de tous les