Annales des Mines (1887, série 8, volume 11) [Image 236]

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SITUATION DE L'INDUSTRIE HOUILLÈRE

Schacht und Stollenbau), s'est vue définitivement détrônée par celle-ci, régnant désormais sous le nom de Tiefbau. Par suite de ce développement intense de l'industrie dans la zone septentrionale de la région, celle-ci a vu se. déplacer son centre de gravité, qui est passé du bassin de la Ruhr dans celui de l'Emscher, où a immigré une nom-

breuse population. Quant à la zone médiane, celle de l'Hellweg, elle forme en quelque sorte une ligne neutre, un axe autour duquel s'est accomplie cette oscillation; ses villes participent à la nouvelle prospérité comme elles profitaient de l'ancienne ; la seule différence est dans le degré; et, à ce point de vue, elles n'ont lieu que de se féliciter du changement accompli, qui de l'ancien petit bassin houiller de la Ruhr a fait un des plus puissants bassins du monde, produisant plus que toute la France et marchant de pair avec les plus grands bassins anglais.

2° Production. Voici, en effet, les chiffres de b production dans les huit dernières années. Ils se rapportent, il est vrai, à tout l'arrondissement minéralogique (Oberbergamtsbezirk) de Dortmund, qui, outre le bassin de la Ruhr, comprend deux petits bassins secondaires, près d'Ibbenbiiren et de Minden, plus quelques mines dans le voisinage d.'Osnabrtick; mais la différence n'est guère que de 200.000 tonnes par an. Production de l'arrondissement minéralogique de Dortmund. Années.

Quantités extraites

18'79

20.394.596 tonnes.

1880 1881 1882 1883 1884 1885 1886

22.495.204 23.644.'755 25.873.332 27.862.956 28.403.258 28.970.568 28.497.293

Quantités vendues.

19.063.400 tonnes. 21.180.000 22.186.000 24.359.000 26.211.000 26.812.000 27.408.000 28.473.000

L'accroissement de la production a donc été continu ;

DANS LE BASSIN DE LA RUHR.

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mais il est à remarquer que le taux de cet accroissement a fortement diminué. De 6,5 p. 100 en moyenne pour les quatre premières années, il tombe à 2 p. 100 en 1885, et devient même négatif en 1886, où l'extraction accuse une diminution de 1,8 p. 100 sur celle de l'année précédente, bien que du côté de la vente il subsiste encore un léger progrès. Ceci s'explique par une convention intervenue entre les exploitants, syndiqués dans le but d'éviter la surproduction. L'importance de ces chiffres ressortira mieux, si on les

rapproche de ceux qui concernent l'ensemble de l'Allemagne, la France et l'Angleterre. Soit pour l'année 1884 Bassin de la Ruhr

28.403.258 tonnes.

Allemagne

57.233.875. 20.024.000 .329.9

France Angleterre

1630:

A lui seul le bassin de la Ruhr produit do autant de houille que le reste de l'Allemagne et 42 p. 100 de plus que toute la France. Si l'on veut se faire une idée de la valeur de cette production, il faut considérer les prix moyens de vente de la tonne sur le carreau de la mine Tandis qu'en 1873, dans la période de fièvre industrielle, ce prix moyen était

de 13,625, il était tombé, en 1879, à 5,20, et il a très peu varié dans le cours des sept années suivantes, où il s'est presque constamment tenu à 5,725. Ces chiffres comparés à celui de 1873 accusent donc une baisse de 58 p. 100, tandis que, dans le même espace de temps, la baisse générale pour toute l'Allemagne a été seulement de 52,93 p. 100. Pour l'industrie des fontes, si étroitement liée à celle des charbons, elle n'a pas été moindre de 56,95 p. 100. On conçoit facilement que dans ces conditions, les ré-

sultats financiers des exploitations se soient montrés.

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