Annales des Mines (1887, série 8, volume 11) [Image 248]

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DANS LE BASSIN DE LA RUHR.

SITUATION DE L'INDUSTRIE HOUILLÈRE

suivre les différentes directions dans lesquelles s'exerce leur action. La « Société pour l'exportation » poursuit un but particulier, bien défini, et nous reviendrons plus tard sur les moyens qu'elle emploie pour y parvenir. Quant à la « Société pour les intérêts miniers », son activité esi

plus universelle, et s'étend à toutes les entreprises qui touchent de près ou de loin à la prospérité de l'industrie du bassin. C'est donc d'elle et des résultats qu'elle a obtenus que nous nous occuperons d'abord. Nous l'avons déjà vue intervenir auprès des directions de chemins de fer, et leur réclamer sans relâche des réductions de tarifs. A ce point de vue, en quelque sorte extérieur, son activité se manifestera également dans la question des canaux ; c'est de son immixtion dans l'économie intérieure de l'industrie de la région qu'il s'agit dans le paragraphe suivant.

2° Société pour les intérêts miniers. La Société a toujours pris en main les négociations relatives à la formation de syndicats temporaires, qui ont pour objet

d'empêcher le gaspillage et la baisse. des prix, conséquences de la surproduction. C'est ainsi que, en 1885, est intervenue par ses soins, entre la grande majorité des exploitants, une convention, valable du 1°' juillet 1885 au 31 décembre 1886, en vertu de laquelle chaque mine s'obligeait à baisser sa production, par rapport it celle de 1884, dans la proportion de 5 p. 100. On permit

toutefois à un certain nombre d'exploitations, qui se trouvaient dans une situation exceptionnelle, d'aller au delà; mais, en aucun cas, la production ne pouvait dépasser celle de 1884. Dès la fin de 1885, la Société posait des jalons pour l'établissement d'un nouveau syndicat contre la surproduction, syndicat qui devait durer du 1" janvier 1887 au 31 décembre 1891. Mais des difficultés furent soulevées

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par plusieurs exploitants qui ne voulaient pas admettre qu'on autorisât, même pour motifs exceptionnels, une mine hune production proportionnelle plus grande que les autres. Les résultats des syndicats antérieurs avaient, d'ailleurs, été fort douteux, par suite de l'abstention d'un certain nombre. La réduction de la production était, en outre, regrettable au point de vue des ouvriers ; car un abaissement de 1 p. 100 correspond au renvoi de mille d'entre eux environ. La .convention propoSée, analogue aux précédentes, ne fut donc pas adoptée, mais on s'est retourné d'un autre côté. Le changement apporté aux statuts de la Caisse minière à la date du 31_ janvier 1887 à peine voté, on en fit de suite application. On décida de tenir en principe la production de chaque mine pour l'exercice 1887-88 (du ler avril au 31 mars) inférieure de 10 p. 100 à la plus forte de celles dels trois années précédentes, ce qui correspond à une réduction générale d'environ 2 p. 100 'sur celle de 1886. Les quantités extraites dépassant la limite paieront une taxe égale aux 15 P. 100 de leur valeur imposable. Les sommes perçues doivent servir à l'édification et blessés.

à l'entretien d'hôpitaux pour les ouvriers

Il s'est formé de même une «Union entre les fabricants de -coke et les exploitants de charbon gras de l'arrondissement de Dortmund » ( Vereinigung der Koksanstal-ten und Fettkohlenzechen des Oberbergamtsbezirks Dortmund), ordinairement désignée sous le nom de « Syndicat des cokes » (Kokssyndikat), pour la défense de cette industries dont la situation devenait chaque jour plus préà caire. En 1886, la décroissance de la métallurgie força soit mettre hors feu 37 p. 100 des fours allumés en 1885,

2.400 sur 6.464. La diminution rapide des débouchés vers le Luxembourg et la Lorraine vint sur ces entrefaites; il devenait urgent d'aviser. Le Syndicat s'efforça d'obtenir des fabricants une réduction de 30 p. 100 dans