Annales des Mines (1887, série 8, volume 12) [Image 237]

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LES EXPLOSIONS DE LOCOMOTIVES

EN FRANCE, EN BELGIQUE ET EN ANGLETERRE. 417

Outre les corrosions des parois du foyer et des têtes intérieures d'entretoises , les ruptures des entretoises sont une cause importante des bombements et des déchirures, soit dans le foyer, soit dans son enveloppe. Les différences de dilatation du fer et du cuivre font subir aux entretoises des flexions qui dépendent de leur position et de la manière dont sont reliées les diverses parties: en ce qui concerne, par exemple, les dilatations en hauteur,

.« le cadre par lequel les parois de fer et de cuivre sont réunies forme, dit M. Vincotte, le point à partir duquel les mouvements relatifs commencent ; ces mouvements ne peuvent se compenser que par la déformation de tout le système et par une flexion des entretoises d'autant plus grande que leur rangée est plus élevée. « Dans la longueur, des effets analogues se produisent et sont, en outre, la cause des fuites que l'on observe'

aux cadres...

« Ces flexions font casser les entretoises à leurs extré-

mités et, le plus souvent, à l'encastrement dans la de fer, parce qu'il est le plus rigide des deux. »

tôle

On doit donc apporter un grand soin, dans la visite des

foyers, à la recherche des entretoises rompues ;

sans

quoi, la rupture de quelques entretoises contiguës exagère l'effort de la tôle sur les entretoises voisines, et la place

non soutenue s'agrandit jusqu'à ce qu'un bombement violent et parfois une explosion se détermine. MANIÈRE DONT LES EXPLOSIONS DE LOCOMOTIVES SE

DÉVELOPPENT. - Telles sont les observations que comportent, non pas la totalité des causes d'explosion rele-

vées dans les tableaux, mais les plus fréquentes et les principales d'entre elles. La manière dont les explosions de locomotives se développent, sous l'influence de ces causes, dépend de l'organe qui cède le premier.

Lorsqu'une virole commence à se déchirer le long d'une'.

génératrice, si, avant d'atteindre une longueur importante, la fente rencontre des parties de tôle suffisamment saines et résistantes, il se peut que sa propagation s'arrête et que l'accident se borne à une fuite plus ou moins vive. Mais sinon, elle se prolonge jusqu'aux extrémités de la virole, rencontre alors dans les rivures circulaires

des lignes de moindre résistance, et il y a, en général, une violente explosion. Cette explosion comporte le déroulement d'une ou plusieurs viroles et, en même temps, sous l'impulsion de l'eau et de la vapeur qui s'échappent, un faussement du faisceau des tubes, dont une partie est .parfois arrachée des plaques tubulaires. Mais le faisceau constitue, dans son ensemble, un entretoisement des plaques d'autant plus aisément efficace, que les résultantes de la pression de la vapeur sont relativement faibles sur ces plaques criblées de trous ; de sorte que, le plus sou-

vent, le foyer et la boîte à fumée restent reliés l'un à l'autre; alors les effets dynamiques sont presque exclusivement latéraux, et ces explosions, qui sont les plus violentes, sont loin d'être, en général, les plus meurtrières. Les ruptures d'enveloppes de foyer font un plus grand nombre de victimes, tant à cause de la position qu'occupent sur la machine le mécanicien et le chauffeur, que par suite des impulsions que la réaction imprime à la locomotive. De là l'extrême importance de constituer ces enveloppes, d'en entretoiser et d'en soutenir les parois, de manière qu'il ne se produise pas de flexions dangereuses ou que, s'il s'en produit, les fentes qui en résultent soient de faible longueur et ne puissent se propager. Les explosions qui prennent origine dans la région du dôme sont de deux natures bien distinctes, suivant qu'il y a simplement arrachement de la calotte du dôme ou du dôme entier, auquel cas les effets dynamiques consistent seulement dans la projection des parties rompues, ou que