Annales des Mines (1888, série 8, volume 13) [Image 59]

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DANS LES DISTRIBUTIONS D'ÉLECTRICITÉ.

LES RÉGULATEURS

Les propriétés de l'arc voltaïque étant décrites, nous allons passer à l'étude les régulateurs de lumière électrique ou « lampes à arc ».

Régulateurs monophotes à solénoïde en

tension.

Dans le début, les installations ne com-

portaient qu'un seul foyer électrique ; la principale application industrielle était les phares. La lampe à arc avait alors pour mission de rapprocher les charbons au fur et

à mesure de leur combustion, de manière à maintenir leur écartement constant. Les premiers régulateurs sont dus à Foucault, d'abord, puis à Dubosq, Gaiffe, Serrin, Jaspar, Archereau, etc. La fig. 4, Pl: III, représente la lampe Reynier ; c'est un véritable régulateur d'intensité se composant d'un solénoïde avec enroulement d'un gros fil par lequel passe le courant total ; son noyau est fixé au charbon inférieur et le charbon supérieur est fixe. Les jonctions de fils ne sont pas représentées pour simplifier la figure. Le régulateur est établi de manière à être presque astatique, tout en lui laissant une légère stabilité, comme nous l'avons longuement expliqué pour les régulateurs d'intensité (V. page 32 et suivantes). Il est donc établi pour remplir la condition suivante : il fait varier l'écartement des char-

bons, et par suite, la résistance de l'arc, de manière à maintenir constante l'intensité du courant. Si donc la source électrique fournit une force électromotrice cons-

tante, comme les piles, la différence de potentiel aux bornes de la lampe sera aussi constante, puisque l'intensité et toutes les résistances autres que celles de l'arc ne varient pas ; il en résulte que la distance des charbons sera également constante. Ainsi, dans ce cas, le régulateur d'intensité assure à la fois la constance de l'intensité, de la différence de potentiel aux bornes, de l'écart des charbons, et enfin du travail électrique; c'est complet.

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Les régulateurs de Jaspar sont aussi fondés sur l'action directe d'un régulateur d'intensité sur l'un des charbons ; seulement le ressort est remplacé par un contrepoids disposé de façon à rendre le régulateur sensiblement astatique, comme nous l'avons dit. A côté des régulateurs à action directe, nous citerons les régulateur S à action indirecte. Dans ces appareils, CO réglage se fait toujours au moyen d'un solénoïde ou d'une bobine en tension dans le courant principal, mais par l'intermédiaire d'un embrayage. Ce système a l'avantage d'éviter la recherche des con-

ditions d'astaticité dont nous avons parlé, car on n'a alors besoin qua d'une très faible force motrice et on peut n'employer qu'une faible portion de la course de l'armature de la bobine. Or, on sait que l'astaticité est toujours suffisante en employant une course suffisamment petite. Dans ces appareils, le rapprochement des charbons se fait au moyen d'un mouvement d'horlogerie qui est embrayé aussitôt que l'intensité a la valeur voulue, et qui est débrayé quand l'intensité décroît, par suite de l'usure des charbons. Ces régulateurs à embrayage ne peuvent, pas donner

lieu à des oscillations, comme pour les régulateurs de vitesse, puisque le mouvement ne peut se faire que dans un sens. Cependant, l'appareil doit être muni d'un dispositif spécial qui écarte un peu les charbons, pour allumer la lampe quand on y lance le courant. La lampe Serrin, basée sur ce principe, a joui longtemps d'une réputation méritée ; elle était très employée pour les phares électriques. Actuellement les lampes uniques sont assez rares, mais

il y a des systèmes de distribution sous potentiel constant, qui permettent de placer les lampes à arc en dérivation.

Il y a différentes lampes modernes pour cet usage.