Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
276
COMMISSION DES SUBSTANCES EXPLOSIVES.
commençant, que des amorces, dites renforcées,
et même 2 grammes de fulminate, n'allument pas le grisou. Les amorces renforcées à igr,5 n'allument même pas les mélanges d'air et de gaz d'éclairage, mais elles allument les mélanges d'air et d'hydrogène. Les amorces renforcées contenant 5 grammes de ful minate allument le grisou. -
Avec des amorces non renforcées, la charge de lep suffit à produire l'inflammation des mélanges d'air et de grisou. La principale différence entre les amorces non renfor-
cées et les amorces renforcées, est que, dans ces dernières, le fulminate placé au fond du cylindre métallique est comme coiffé par une petite bonnette métallique por-
tant à sa partie supérieure un orifice qui découvre le fulminate et permet d'en provoquer l'inflammation. Bu outre, l'épaisseur du métal est plus grande, et le fulminate, plus comprimé, a une densité plus forte. D'après les principes dont nous avons démontré plus haut l'exactitude, les amorces renforcées, ayant une masse métallique plus grande et une densité de chargement plus forte, les gaz provenant de la détonation du fulminate, dépensent, sous forme de travail mécanique,
plus d'énergie avant de venir au contact avec le gaz extérieur ; ils doivent donc, comme on l'observe, allumer plus difficilement, à charge égale, les mélanges gazeux. Si d'ailleurs on enveloppe extérieurement une amorce
non renforcée, à Igr,50 de fulminate, des spires contiguës d'un fil de cuivre fin, on augmente le travail mécanique que les gaz de la détonation doivent produire, et nous avons constaté que, dans ces conditions, la détonation de l'amorce non renforcée n'allume plus le mélange grisouteux. Cette expérience est une nouvelle démonstration des principes que nous avons posés plus haut.
EMPLOI DES EXPLOSIFS EN PRÉSENCE DU GRISOU. 277
Amorces diverses.
Nous avons constaté que les
amorces de Paulilles, soit celles qui détonent sous l'influence de l'électricité, soit celles qui détonent sous l'influence de la mèche Bickford, n'allument pas le grisou.
Il en est de même des amorces dites d'Abegg, détonant par l'électricité.
Quant à l'amorce Ruggieri et Scola (*), elle allume le mélange grisouteux.
Dangers que présente la mèche Bickford. La détonation de l'amorce peut être provoquée par la mèche Bickford, et nous avons constaté que la combustion de cette mèche peut se produire au milieu d'un mélange grisouteux sans l'enflammer, pourvu, bien entendu, que l'extrémité qu'on allume soit en dehors du mélange combustible.
Les dangers provenant de l'emploi de cette mèche sont cependant bien évidents.
Elle n'est sûre qu'a condition d'être de bonne qualité, et la sécurité repose sur la perfection d'une fabrication qu'il est impossible de contrôler.
Il est une autre cause très sérieuse de danger, c'est celle qui provient de la possibilité d'une fausse manoeuvre de l'ouvrier faisant pénétrer la mèche trop profondément dans la cartouche et la mettant ainsi directement en contact avec l'explosif. On a vu que, dans ces conditions,
l'explosif brûlant avant de détoner, il peut se produire une projection, en dehors du trou, des gaz provenant de l'inflammation et un allumage du grisou. Cette cause de danger est d'autant plus grave qu'elle fait reposer la sé () L'amorce Ruggieri et Scola est une sorte de petite canette
formée de pulvérin que la mèche, grâce à une petite quantité (l'explosif, projette, rojette, de l'orifice du trou de mine non bourré, sur la cartouche placée au fond. Torne XIV, 1888.
19